Thèse de Benjamin Alos - Faculté de médecine Xavier Bichat, Paris

Suivi à long terme après TAVI : analyse à 7 ans d’une cohorte de 280 patients consécutifs de 2006 à 2011

Publié le 04/04/2017
Benjamin Alos

Benjamin Alos

Introduction. Le TAVI est actuellement indiqué chez les patients ayant un RAC (rétrécissement aortique calcifié) serré, symptomatique, inopérable ou à très haut risque opératoire. Le suivi à long terme permet d’évaluer les résultats et de mieux sélectionner les patients candidats à cette technique.

Population et méthodes. Entre 2006 et 2011, 280 patients consécutifs ont bénéficié d’un TAVI à l’hôpital Bichat, après avis de la Heart Team. Cette population âgée (âge moyen 83 ans) était très symptomatique (NYHA III-IV à 85 %).

Résultats. La mortalité à J30 était de 10,4 %, les facteurs prédictifs en étant une CRP pré-TAVI élevée, un abord autre que fémoral et un BMI faible. Le score France-2 spécifiquement dédié au TAVI avait la meilleure discrimination pour la mortalité précoce par rapport aux scores de risques chirurgicaux couramment utilisés à cet effet (Euroscores et STS score). La survie globale à 7 ans était de 25 ± 5 %, avec une majorité de décès d’origine non cardiaque, principalement respiratoire.

Cela illustre l’importance des comorbidités sur le résultat tardif. Les facteurs prédictifs de mortalité à long terme étaient d’ailleurs principalement des comorbidités (cancer, insuffisance rénale, classe NYHA III ou IV) ou liés aux résultats de la procédure (HTAP, gradient transprothétique, fuite péri-prothétique ≥ 2/4). Parmi les survivants, 2/3 étaient en classe NYHA I ou II au dernier suivi et 68 % pouvaient réaliser les actes de la vie quotidienne sans difficulté, ce qui montre le bon résultat fonctionnel soutenu du TAVI. Aucun patient n’a nécessité de réintervention pour dysfonction de sa prothèse.

Conclusion. Cette série, qui rapporte le plus long suivi des patients ayant bénéficié d’un TAVI, jusqu’à 7 ans, retrouve des résultats du TAVI satisfaisants à long terme concernant la mortalité comme la qualité de vie compte tenu de la population traitée. Enfin, il n’y avait pas dans cette étude de réhospitalisation pour dégénérescence de prothèse de TAVI. Ces résultats contribuent à favoriser l’évolution actuelle d’un élargissement des indications du TAVI vers des patients à risque interventionnel intermédiaire.

Benjamin Alos

Source : lequotidiendumedecin.fr