Les restructurations ne sont terminées dans l'industrie pharmaceutique. Pour "préserver sa compétitivité" attaquée, Sanofi va ainsi supprimer plusieurs centaines de postes en France dans les trois ans, via des départs volontaires. Cette nouvelle restructuration est la conséquence directe du plan d'économies d'1,5 milliard d'euros d'ici à 2018 dévoilé en novembre par le groupe, avec deux leviers: un recentrage de son portefeuille d'activités et une réorganisation de l'entreprise en cinq grandes unités commerciales. Sanofi avait alors prévenu que "quelques centaines de postes" seraient supprimés en France "par an" pendant trois ans. Les salariés sont désormais fixés: le plan présenté mardi aux instances du personnel "pourrait conduire à la suppression d’environ 600 postes sur les trois prochaines années", selon le communiqué de la direction, soit 2% des effectifs.
"Une telle évolution de notre organisation est nécessaire pour défendre la compétitivité de notre entreprise face à une pression concurrentielle accrue", explique le président de Sanofi France, Philippe Luscan, dans une lettre envoyée aux salariés. Les départs se feront "uniquement sur la base du volontariat" et "essentiellement" par des "congés de fin de carrière (pré-retraites) entièrement financés par le groupe", précise Sanofi. Le groupe emploie actuellement 27.000 salariés en France sur environ 110.000 personnes dans le monde. Le projet, qui doit maintenant faire l'objet de négociations avec les syndicats sur les mesures d'accompagnement, ne "prévoit pas de fermeture d'usine et n'aura pas d'impact sur les effectifs de la R&D", insiste le groupe.
Alors que Servier a annoncé fin novembre supprimer près de 90% de ses effectifs en marketing médical, plus de 200 employés du groupe français ont manifesté mardi devant le siège de Suresnes, près de Paris. Alors que le projet doit être négocié jusqu'en avril, les syndicats réclament des mesures d'accompagnement et des indemnités "à la hauteur d'un plan social aussi massif".
L'entreprise affirme dans un communiqué mardi "comprendre parfaitement l'émotion et les questionnements". Mais son plan est "motivé par l'urgence de la situation dans laquelle se trouve la filiale Servier France, pénalisée par des pressions concurrentielles, réglementaires et économiques de plus en plus fortes", se défend-elle, en promettant "une solution adaptée pour chaque salarié concerné".
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