Le physiologiste, histologiste et cytologiste allemand Theodor Ambrose Hubert Schwann est né à Neuss am Rhein, près de Dusseldorf, le 7 décembre 1810. Après des études au collège jésuite de Cologne, Il étudie la médecine à l'université de Bonn, puis à Wurtzbourg et Berlin où il est l'assistant du célèbre physiologiste Johannes Muller. En 1834, il soutient avec brio sa thèse consacrée au « rôle de l'oxygène dans le développement de l'embryon de poulet ». En 1836, alors qu'il étudie les processus digestifs, Schwann isole une substance responsable de la digestion dans l'estomac et lui donne le nom de « pepsine », première enzyme obtenue à partir d'un tissu animal (le chimiste français Anselme Payan et le Dr Beaumont avaient déjà découvert une enzyme dans le malt en 1833). Mais ses travaux sur le rôle joué par des micro-organismes dans les phénomènes de fermentation alcoolique et de putréfaction, et sur la fermentation du sucre, sont vivement critiqués et l'obligent à quitter l'Allemagne pour la Belgique où il est nommé professeur à la Faculté catholique de Louvain.
Les bases de la théorie cellulaire
Il se lance alors à corps perdu dans la biologie et, parmi ses contributions, on peut citer le développement de la théorie de la cellule et la découverte des cellules de Schwann dans le système nerveux. Mais le médecin allemand va surtout devoir sa notoriété à ses « Recherches microscopiques sur la conformité de structure et de croissance des animaux et des plantes » (Mikroskopische Untersuchungen über die Übereinstimmung in der Struktur und dem Wachstume der Tiere und Pflanzen) où il démontre que « Les cellules sont des organismes, et que les animaux comme les plantes sont des agrégats de ces organismes arrangés suivant des lois définies ». Il prouve également que la vie de chacune de ces cellules est subordonnée à celle de l'organisme tout entier. Schwann vient ainsi de jeter les bases de la théorie cellulaire qui sera très vite cautionnée par l’ensemble de la communauté scientifique.
Adversaire de la théorie de la génération spontanée, Schwann va aussi, durant cette même décennie, montrer que si l'air est chauffé (puis refroidi) avant de pouvoir exercer son influence sur les substances (infusions) où il est censé faire naître la vie, la vie n'apparaît pas.
En 1844, Schwann reproduit la première fistule gastrique artificielle, montrant l'importance de la bile dans la digestion.
En 1850, grâce à Pasteur, la pertinence de son travail sur la fermentation est reconnue. Entre-temps, Schwann a été nommé professeur de physiologie et d'anatomie générale et embryologie à Liège en 1848, ville où il va enseigner durant les trente dernières années de sa carrière. Il multiplie alors les travaux et les découvertes. Il étudie ainsi la contraction musculaire et la structure du nerf, découvrant le muscle strié dans l'œsophage supérieur, et, dans les fibres nerveuses, la couche protectrice recouvrant les axones appelés désormais « gaine de Schwann ». il démontre aussi le rôle joué par les micro-organismes dans la putréfaction.
Les hommages du gotha européen de la médecine
En 1872, Schwann renonce à l’enseignement de l’anatomie générale, se consacrant uniquement à celui de la physiologie. L’année de sa retraite, en 1879, une grande cérémonie organisée pour ses quarante années d’enseignement va réunir le gotha de la médecine, Billroth, Charcot, Darwin, Paget, von Recklinghausen et accourant de toute l’Europe pour l’honorer.
Théodore Schwann, qui a déclaré « la cellule est l'unité de base du règne végétal et du règne animal », est mort à Cologne le 11 janvier 1882. Aujourd’hui, à Liège, sur le quai Édouard van Beneden, l'escalier monumental de l'Institut de zoologie de l'université est flanqué des statues de Theodor Schwann et de son successeur Édouard van Beneden.
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