Politiques inconséquents, planqués des sinécures, élus dépensiers, patrons incompétents… Le magazine Capital (février 2014) a dressé la liste des 400 personnalités qui, selon lui, « ruinent la France » et bloquent les réformes. Le mensuel n'en est pas à son premier essai : il y a un an tout juste, il pointait du doigt 200 « nuisibles » accusés de bloquer la France. Quelques médecins, comme les Drs Chassang et Hamon (respectivement président de la CSMF et de la FMF) avaient eu les « honneurs » de ce palmarès.
Cette année encore, le monde de la santé n'est pas épargné. Marisol Touraine est taxée d'inconséquence. « Elle a préservé les liens opaques entre les médecins et les labos » écrit Capital, en référence au décret « Sunshine Act » adopté en 2013, et qui n'aurait pas eu les effets de transparence escomptés.
Les médecins épinglés
Au passage, le magazine épingle les médecins : tant qu'ils « resteront liés aux labos, la consommation de médicaments, excessive dans notre pays, n'est pas prêt de baisser ». Au rayon des politiques, Marylise Lebranchu est, elle, distinguée pour avoir reculé sur les arrêts maladie dans l'administration. Début janvier, la ministre de la Fonction publique a supprimé le jour de carence en cas d'absence maladie, introduit sous le gouvernement Fillon. Coût pour la société : entre 160 et 400 millions par an, avance Capital.
Le magazine est remonté dans le temps pour fustiger... Philippe Douste-Blazy, responsable de la « gabegie » du dossier médical personnel. L'ex ministre de la Santé promettait en 2004 que l'opération permettrait d'économiser 3,5 milliards par an. On connaît la suite de l'histoire. Roselyne Bachelot, en prend aussi pour son grade, incapable de faire avancer ce dossier lorsqu'elle a pris la tête du ministère en 2008.
« Avec lui, c'était faites ce que je dis, pas ce que je fais »
Les patrons ne sont pas mieux lotis dans ce palmarès. Il y a les « incompétents » comme Jean-Claude Mas, fondateur de la société PIP fabriquant les implants mammaires. « Sa tricherie va coûter une fortune à la Sécu », écrit Capital qui rappelle que plusieurs dizaines de milliers de femmes vont devoir explanter leur prothèse.
Il y a ceux qui défendent leur rente et leur monopole. Capital pointe du doigt les dirigeants des laboratoires pharmaceutiques, accusés d'entraver, de manière discutable, le développement des génériques en France. Quant aux pharmaciens, ils ont protégé « leur pré carré » en s'opposant à la vente de médicaments sans ordonnances en grande surface, privant les patients d'une baisse de prix de 25%, écrit le magazine.
Capital n'a pas oublié les fraudeurs du fisc. Difficile dès lors de passer à côté du Dr Jérôme Cahuzac. « Avec lui, c'était "faites ce que je dis, pas ce que je fais" », ironise le mensuel. Le chirurgien, ex-ministre du Budget, traquait les fraudeurs alors qu'il détenait lui même un compte caché en Suisse. Qui dit mieux ?
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