Plus qu’une saute d’humeur, c’est un vrai coup de semonce pour la société tout entière ! La première journée de grève nationale qui a affecté les EHPAD mardi met d’abord en lumière le quotidien si difficile de personnels souvent admirables de dévouement, mais qui n’en peuvent plus. Ce ne sont pas les médecins - hospitaliers ou libéraux- que l’on surprendra en décrivant le manque chronique et dramatique de moyens qui affecte ces établissements. Quiconque y a visité récemment un proche mal en point peut témoigner de l’indigence du secteur. Au point que, même dans les meilleures « maisons », on ne soit plus forcément à l’abri d’une forme de maltraitance passive.
La faute à qui ? Ces dernières années, le profil des résidents s’est considérablement alourdi, sans que les budgets aient véritablement suivi. Et le ratio temps plein-pensionnaire demeure presque inchangé : en moyenne 0,6 pour 1 chez nous, contre 1 pour 1 chez nos voisins Suisses ! Les grévistes de mardi réclament donc des renforts. Ils ont raison. Mais qui va payer ? Au-delà de son aspect sectoriel, ce conflit renvoie tout un chacun à ses propres responsabilités. Et pose une question plus existentielle. Décideurs, électeurs, contribuables… Quel sort veut-on réserver à nos aînés ? Ce ne sont pas les 150 millions débloqués par le gouvernement qui résoudront l’équation. Mais ce n’est pas lui non plus qui porte la responsabilité de l’instant. Qu’il semble loin le temps où Nicolas Sarkozy promettait un « cinquième risque » pour financer la dépendance…
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