Turquie: la purge n'épargne pas le principal hôpital militaire d'Ankara

Publié le 02/08/2016
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Crédit photo : Winstonza/CC

Deux semaines et demi après la tentative avortée de putsch en Turquie, la purge atteint désormais les personnels militaires de santé. Des mandats d'arrêt ont été lancés contre près de cent membres du personnel du principal hôpital militaire d'Ankara, dont des médecins, a annoncé mardi un responsable turc. Des raids de la police étaient en cours en mi-journée à l'hôpital Gulhane, le plus grand hôpital militaire des trois que compte la capitale turque, pour y trouver les personnes visées par ces mandats, a précisé la télévision privée NTV. On ignorait dans l'immédiat si des membres du personnel hospitalier du GATA (Gulhane Military Medical Academy) avaient déjà été arrêtés.

Ces mandats d'arrêt ont été délivrés dans le cadre de la vaste purge menée en Turquie depuis le coup d'Etat raté le 15 juillet contre le président Recep Tayyip Erdogan, qui a été imputé par Ankara aux sympathisants du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen. A ce jour, 98 membres du personnel hospitalier seraient concernés,"dont des médecins militaires". Le personnel de l'hôpital est soupçonné d'avoir permis l'entrée de sympathisants de Gülen dans l'armée et leur rapide progression dans la carrière militaire avec des rapports médicaux de complaisance.

"Le GATA est crucial parce que c'est là que les bilans de santé et d'aptitude au service sont établis", a expliqué le responsable turc qui garde l'anonymat. "Il y a des éléments forts qui laissent penser que les membres du FETO (terme désignant les réseaux de Gülen) ont infiltré cette institution (hospitalière) pour ralentir la carrière de leurs rivaux dans l'armée et permettre à leurs sympathisants de progresser rapidement dans leur propre carrière", a-t-il précisé.

Jusqu'ici la purge, rondement menée dans une Turquie a touché de plein fouet l'armée, la justice, l'éducation et la presse.  Le secteur de la santé avait semblé épargné par cette chasse aux sorcières ayant conduit à plus de 10.000 détentions.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr