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C HEZ le sportif, la dégénérescence du cartilage peut commencer dès l'âge de 30 ans, qu'il s'agisse d'un joueur de rugby (atteinte de la colonne cervicale), d'un joueur de football (atteinte du genou), d'un gymnaste, etc. La douleur, maître-symptôme de l'arthrose, apparaît avant même les images radiologiques. Il apparaît donc nécessaire de ne pas se fier uniquement aux examens complémentaires, notamment radiologiques, pour porter le diagnostic.
Ainsi, les images d'arthrose cervicale, présentes chez tout le monde à partir de 40 ans, n'expliquent pas toujours les douleurs ressenties par le patient. Elles ne sont pas uniquement de type mécanique, diurnes, mais peuvent également être nocturnes.
La responsabilité partagée, le médecin et le patient
Le patient doit devenir responsable de ses propres traitements et de sa prise en charge. Sa participation est fondamentale ; le premier obstacle à franchir est la modification de ses habitudes. Il faut également que le médecin soit convaincant et convaincu lui-même de l'efficacité des traitements. « Cette phrase sibylline "Vous avez de l'arthrose, il n'y a rien à faire" reste encore trop souvent dans la bouche de certains médecins », explique le Dr Patrick Sichère.
La ligue européenne contre le rhumatisme (Eular) a récemment réalisé une revue de la littérature sur l'arthrose, en particulier du genou. Vingt-trois types de traitement ont été recensés, pharmacologiques et non pharmacologiques ; les deux se complétant.
L'éducation est importante dans les familles d'arthrose. Le sport est à adapter, à éviter dans certains cas, mais n'est pas une contre-indication absolue : « Il vaut mieux être bien musclé et arthrosique, que ne pas être musclé du tout. » En outre, il est essentiel que le patient ait une activité physique régulière. La rééducation joue un rôle fondamental pour muscler certaines parties du corps, notamment celles qui vont soutenir l'articulation qui souffre. Parfois, l'usage d'une canne peut être nécessaire. Le médecin doit s'adapter à chaque patient, en fonction de l'articulation concernée. Enfin, les cures thermales ont des effets bénéfiques.
Plusieurs types de médicaments sont disponibles, les antalgiques comme le paracétamol et les antalgiques de palier 2, anti-inflammatoires. L'association du paracétamol à un AINS n'est pas incompatible, mais on n'a pas encore fait la preuve d'une supériorité de l'efficacité de cette association. On attend des traitements de fond qu'ils arrêtent le processus de vieillissement du cartilage. « Nous avons actuellement à notre disposition des médications à base de composants du cartilage, des anti-interleukine 1 (diacerhéine) », précise le Dr Patrick Sichère. En pratique, il permet au patient de ne pas prendre un antalgique supplémentaire et d'avoir une vie normale. Il est prescrit par cure de 3 mois. En attendant qu'il agisse, « on lui associe un antalgique ou un anti-inflammatoire », ajoute le Dr Sichère. L'acide hyaluronique injectable est intéressant dans l'arthrose du genou. Il permet d'arrêter le processus de dégradation et le patient peut donc reprendre une vie normale.
Quant aux infiltrations de cortisone, elles permettent de traiter les poussées inflammatoires. Dans tous les cas, un épanchement du genou doit être ponctionné rapidement. En cas d'arthrose du pouce, l'articulation est mise au repos en utilisant une orthèse. Enfin, la chirurgie sera utilisée après échec des traitements médicaux.
D'après un entretien avec le Dr Patrick Sichère, rhumatologue (Saint-Denis).
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