60 ans, est-ce le bel âge pour une pièce, Rhinocéros d'Eugène Ionesco, créée en 1960 à l'Odéon par Jean-Louis Barrault ? Si elle a perdu son caractère d'avant-garde, elle est devenue au fil du temps un spectacle tout public. En témoigne, le public jeune, scolaire, qui assistait ce soir-là à une nouvelle reprise de la mise en scène d'Emmanuel Demarcy-Mota créée il y a déjà quinze ans avec la troupe du théâtre de la Ville. Le spectacle a voyagé dans le monde entier. Le thème est universel avec cette épidémie de rhinocérite qui se répand rapidement dans la ville. Sans traitement, tout le monde en est rapidement atteint, même les intellectuels qui logiquement ont appris à penser. Mais du temps de l'Allemagne nazie, qui a été épargné par la diffusion de la peste brune ? En tout cas, le savoir n'a jamais sécrété d'anticorps contre la maladie du penser comme les autres. Au final, tout le monde sera atteint sauf Bérenger qui a décidé de résister…
Aujourd'hui, la fable ne dérange plus comme au temps de la création. Mais la mise en scène d'Emmanuel Demarcy-Mota notamment par sa scénographie et ses interprètes en offre une lecture intemporelle. En vérité, le virus de la rhinocérite n'a jamais cessé d'être inoculé auprès de populations consentantes avec désormais le triomphe du conformisme relayé par les réseaux sociaux. Rhinocéros, une pièce, décidément moderne.
Rhinocéros, d'Eugène Ionesco, reprise jusqu'au 8 février. 13ème art présenté par le théâtre de la Ville.
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