Le post-cancer du sein à La Roche Posay

Une approche pluridisciplinaire pour se reconstruire

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Publié le 19/01/2017
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cancer sein

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Crédit photo : PHANIE

Les soins thermaux s’adressent aux femmes jugées en rémission complète de leur cancer du sein. Les patientes doivent être suffisamment en forme sur le plan immunitaire et général pour en profiter pleinement.

« Avant d’arriver en cure, c’est en moyenne 8 à 12 semaines après la dernière séance de radiothérapie », indique le Dr Séverine Alran, chirurgienne-oncologue à l’unité de chirurgie ambulatoire de l’Institut Curie. « La cure thermale aide à récupérer de manière globale. Il faut avoir le réflexe de la prescrire après les traitements ou la proposer aux patientes qui ont une certaine fragilité, des troubles cutanés, des attitudes physiques un peu modifiées par l’ablation d’un sein », évoque le Dr Alran. Sur les 2 500 curistes en indications post-cancer recensés chaque année aux Thermes de la Roche Posay, plus de 90 % viennent à la suite d’un cancer du sein. « Le premier motif de venue en cure, c’est l’assouplissement cicatriciel, puis l’aide à la réhydratation cutanée et des muqueuses dans son ensemble », précise Claire Lesrel, porte-parole des thermes de la Roche-Posay.

Améliorer la posture

Pris en charge intégralement par la Sécurité sociale dans l’indication post-cancer, le forfait thermal de trois semaines comprend les douches filiformes dispensées par un dermatologue, des pulvérisations faciales, périnéales, buccales ou du cuir chevelu à l’aide de buses capillaires, des bains locaux et des massages sous l’eau réalisée par des kinésithérapeutes. Le but : revitaliser la peau, réhydrater les muqueuses, améliorer les cicatrices pathologiques, apaiser les douleurs et démangeaisons avec l’eau de la Roche Posay, riche en sélénium, en silice et en bicarbonate de calcium. « La posture fait partie des éléments que l’on a peaufinés au cours des dernières années », relève Claire Lesrel. « On voit des femmes arriver en posture de protection. Cette zone est trop sensible pour pouvoir la libérer. Notre rôle c’est d’aboutir à une amélioration physique en trois semaines, grâce aux soins d’assouplissement de la peau, l’éducation physique adaptée et l’éducation thérapeutique », résume-t-elle.

Pavillon rose

Pour le Dr Alran, la cure thermale, c’est aussi « un temps de digestion des traitements », qui permet de « se retrouver ». « L’après-cancer, c’est complexe dans la vie d’une femme », rappelle-t-elle. À ce niveau, les soins de support de l’après-midi en complément des soins thermaux du matin permettent cette prise en charge globale, du corps et de l’esprit. En janvier 2017, La Roche Posay va ouvrir son « pavillon rose » qui regroupera l’ensemble des soins de support dispensés au sein du centre thermal dont un atelier maquillage correcteur, une salle pour l’activité physique adaptée incluant du « pilate rose » (avec des mouvements définis pour les femmes en post-cancer du sein), une salle dédiée aux consultations psychologiques, une cabine de socio-esthétique pour le cuir chevelu et les ongles, un atelier cuisine, « pour retrouver le goût des choses après la chimio », détaille Claire Lesrel. Environ 35 % de ces femmes reviennent au moins une deuxième fois en cure, « souvent un an après pour souffler de nouveau mais l’essentiel pour la reconstruction mammaire car la cure est très efficace pour accompagner les phases de cicatrisation », ajoute la porte-parole du centre thermal.

 

David Bilhaut

Source : Le Quotidien du médecin: 9548