Les internes des hôpitaux sont dans la joie. Un fonctionnaire, connu parmi les fonctionnaires rébarbatifs, comme le moins abordable des hommes, vient d'être victime, de la part de nos facétieux anciens collègues, d'une farce qui vaut d'être contée, d'après la « France ».
M. X... avait, toute une semaine durant, cherché la « petite bête » à MM. les internes placés sous sa coupe. MM. les internes recevaient des « visites non autorisées », etc. Toujours, au détour du chemin, ils rencontraient le fonctionnaire en question, qui, la loi en main, leur appliquait les articles sévères d'un règlement trop draconien.
Dans la salle de garde, un complot se trama. M. X... avait un cheval blanc. C'est sur lui que les étudiants portèrent leurs regards, pour assouvir leur vengeance. On savait que M. X..., tous les jours, quatre heures, sortait en voiture. Vers une heure de l'après-midi, deux ou trois internes pénétrèrent dans l'écurie où le cheval blanc était attaché. Au moyen de brosses trempées dans une solution au nitrate d'argent, ils appliquèrent, dit-on, sur la moitié du corps de la bête, une solide teinture. On connaît la propriété du nitrate d'argent : il noircit à la lumière. Au bout d'une heure, le cheval, des naseaux à la queue, transversalement, présentait le bariolage le plus imprévu. Quand le cocher de M. X... entra dans l'écurie, il recula... épouvanté. On lui avait changé sa bête ! Il alla prévenir son patron, qui entra dans une violente fureur.
Une enquête est ouverte et les coupables sont recherchés. On ne les trouvera pas !
(La Gazette médicale de Paris, janvier 1900)
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