Une histoire de plaques et d'amas

Publié le 06/02/2001
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VOS MALADES ONT LU

« Pour la Science », février
Les chercheurs ont appris beaucoup de choses sur la maladie d'Alzheimer. Ils ont d'abord constaté qu'il existait dans certaines familles une vulnérabilité particulière, puis ils ont identifié plusieurs facteurs génétiques à l'origine de certains cas : l'ensemble des mutations du gène de la protéine bêta-amyloïde ou des gênes de la présiniline 1 et de la présiniline 2 représenterait « 50 % environ des cas de maladie d'Alzheimer familial précoce, c'est-à-dire 5 % de tous les cas répertoriés », tandis que le variant epsilon 4 du gène de l'apolipoprotéine E serait retrouvé chez 40 % des malades atteints, contre 6 à 37 % selon les populations.
La largeur de la fourchette pourrait prêter au doute, mais il semble que ce fameux allèle epsilon 4 favorise bien l'accumulation des plaques de peptide bêta-amyloïde qui constituent l'une des deux lésions caractéristiques, quelle que soit l'origine, plus ou moins génétique, plus ou moins environnementale, de la maladie. De ces plaques qui s'entassent dans les espaces intercellulaires, comme des amas neurofibrillaires qui, à la suite de la formation des plaques, s'accumulent dans les neurones et les détruisent, les auteurs ont aussi beaucoup à dire. Connaissant mieux les mécanismes d'apparition et de développement de ces lésions, la recherche a pu commencer à imaginer des moyens de s'y opposer : les inhibiteurs de l'acétylcholinestérase ont été les premiers utilisés, mais la mise au point de substances inhibant la formation du peptide bêta-amyloïde, diminuant ses effets nocifs, réduisant son accumulation, est en cours.

Un ancêtre éphémère ?

« Eurêka », février
La paléontologie est sans doute une discipline qui prédispose à une conscience aiguë de la relativité du temps ; ainsi Brigitte Senut, responsable avec une équipe de recherche franco-kenyane de la découverte de « l'Ancêtre du millénaire », peut-elle souligner humblement : « Nous avons fait une découverte extraordinaire mais qui est éphémère dans l'histoire de la science. » Il n'empêche que, grâce à cette équipe qui travaille méthodiquement sur le terrain depuis trente ans, nous savons aujourd'hui qu'il existait des hommes il y 6,2 millions d'années, bipèdes dont la troisième molaire signe, mieux que tout autre élément, l'appartenance à l'espèce humaine. En images, le mensuel « Eurêka » reconstitue les éléments d'une patiente enquête, qui devrait d'ailleurs se poursuivre dans une région d'une grande richesse paléontologique. Et peut-être confirmer d'une part que l'espèce humaine est encore plus ancienne que l'ancêtre du millénaire ne le laisserait supposer, et, d'autre part qu'humains et préhumains ont probablement coexisté à certaines époques.

Stress garanti

« Le Courrier des cadres », 2 février
Temps modernes obligent, « la montée d'adrénaline est devenue la norme », note « le Courrier des cadres », qui fait du stress un petit diable muni d'une fourche aux branches bien pointues, mais qui reste convaincu que « le stress maîtrisé reste une importante source d'énergie et de dynamisme ».
L'hebdomadaire reconnaît pourtant qu'entre élément moteur et élément destructeur, le stress n'est pas si facile à maîtriser qu'on pourrait le souhaiter. Tout est « dans le dosage », ce qui n'étonnera guère les médecins : le management par la concurrence, le management par objectif, les nouvelles méthodes d'organisation du travail, l'intensification du travail souvent liée aux 35 heures, l'envahissement technologique, feraient plutôt pencher la balance du côté du surdosage, tandis que siestes éclair, respiration abdominale, apprentissage d'un « savoir-faire relationnel », méditation et autres modes de détente et de réflexion aideraient à la faire pencher du bon côté. A moins de faire partie de l'une de ces entreprises qui proposent à leurs cadres des salles de détente et des formations, voire des lieux de discussion sur le sujet, les lecteurs pourront toujours se détendre en effectuant le petit test de stress offert par la revue.

BRILLAUD Dominique

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6851