P REMIER jour du printemps, proche du passage à l'heure d'été, elle-même néfaste à la qualité du sommeil, le 21 mars 2001 sera justement la 1re Journée internationale du sommeil. Ainsi en a décidé l'International Foundation for Mental Health et Neurosciences dans le cadre de sa campagne « Open your eyes to sleep », soutenue par Sanofi-Synthélabo, en collaboration avec Euronews et le publicitaire EuroRSCG.
L'insomnie est un problème de santé publique, insiste le Pr J. A. Costa e Silva (président du comité directeur du Projet mondial sur le sommeil) : de 20 à 30 % des adultes ont une insomnie qui a des conséquences néfastes, parfois graves : deux fois plus de maladies cardio-vasculaires ischémiques, risque de dépression, d'anxiété, de recours aux drogues et à l'alcool, d'absentéisme et d'hospitalisation accru. La somnolence est impliquée dans plus de la moitié des accidents du travail et de la circulation. Les coûts directs et indirects de l'insomnie sont énormes.
L'insomnie est « sous-diagnostiquée et sous-traitée », renchérit le Pr G. Hajak (Allemagne) : une enquête (France, Allemagne, Italie et Espagne) montre qu'un tiers seulement des insomniaques consultent leur généraliste, souvent insuffisamment préparé à la prise en charge de leur symptôme. Le grand public est ignorant de nombreuses questions concernant le sommeil (la musique à tue-tête évite la somnolence au volant, croient certains).
La prise en charge de l'insomnie passe d'abord par le respect d'une bonne hygiène du sommeil : horaire régulier pour aller dormir, suppression des boissons caféinées (coca inclus) le soir, etc. Le recours à un hypnotique peut être nécessaire sur des périodes courtes (prise quotidienne n'excédant pas 4 semaines), de préférence « à la demande ». Une étude en médecine générale chez 2 690 insomniaques montre que le zolpidem pris à la demande améliore sur trois semaines 84 % des patients, pour une prise d'un nombre de comprimés décroissant. L'insomnie reconnue et traitée précocement peut être efficacement prise en charge, conclut G. Hayak.
Des kits éducatifs
Il est nécessaire de promouvoir une éducation sur le sommeil du grand public, des patients et de leurs médecins, comme se propose de le faire le Projet mondial sur le sommeil. Le projet, qui concerne 16 domaines importants interférant avec le sommeil (de la sécurité publique aux fonctions cognitives) se répartit en plusieurs actions diversifiées, parmi lesquelles des études pharmaco-économiques rétrospectives sur l'insomnie ; une enquête internationale sur le coût du travail posté ; un programme d'information sur les lieux de travail.
Deux autres initiatives tiennent à cur à la société Sanofi-Synthélabo, qui soutient ce projet mondial depuis le premier jour. Tout d'abord, les kits éducatifs pour les troubles du sommeil, à l'intention des généralistes (4 brochures sur les rythmes de sommeil, les changements de saison et leurs conséquences sur les vieillards, enfants et malades, le jet-lag, les réponses aux questions des patients) et pour les patients (affiches pour la salle d'attente et brochures « Je ne peux dormir parce que... », brochure donnée par le médecin précisant les notions d'hygiène du sommeil).
Ensuite, la Journée internationale du 21 mars organisée avec EuroRSCG et Euronews (4 messages télévisés). Selon les pays, différentes actions seront menées dans les médias, les écoles, les lieux de travail, les centres de sommeil, les pharmacies et les cabinets médicaux, notamment.
Le chat Garfield pour convaincre les petits Américains de dormir neuf heures par nuit
Héros de BD bien connu des jeunes Américains, le chat Garfield est le porte-parole (« spokescat » au lieu de « spokesman ») d'une campagne pour convaincre les enfants des bienfaits d'une bonne et longue nuit de sommeil.
« Les enfants doivent comprendre qu'ils ont besoin d'au moins neuf heures de sommeil réparateur chaque nuit », souligne le Dr Claude Lenfant, directeur de l'un des instituts nationaux américains (NHLBI, institut national pour le cur, les poumons et le sang), qui lance cette campagne de cinq ans. Pour les en convaincre, le slogan « Sleep well. Do well » (quand on dort bien, on est plus efficace à l'école mais aussi dans les sports ou autres activités de loisirs) et un livre illustré réunissant jeux, puzzles et messages éducatifs, « The Garfield Star Sleeper Fun Pad », qui sera distribué aux 7-11 ans.
Le but de cette campagne est aussi préventif. Les troubles du sommeil touchent actuellement quelque 70 millions d'Américains, avec pour conséquences fatigue, difficultés d'attention, irritabilité, difficulté à contrôler ses impulsions... Chez les enfants, ils sont souvent méconnus et les symptômes attribués à tort à de l'hyperactivité ou à des désordres du comportement.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature