Développement professionel continu

Une obligation pour les pneumologues

Publié le 17/03/2016
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« Aujourd’hui, beaucoup de pneumologues ne réalisent pas encore très bien les objectifs du Développement professionnel continu (DPC). Il s’agit pourtant d’une approche intéressante qui vise à associer une formation qualitative à une évaluation des pratiques », souligne le Dr Mathieu Larrousse, pneumologue à Toulon et président de PneumODPC, une structure très récente. Elle a en effet été créée en 2013 par la volonté commune des instances de la pneumologie (SPLF, SAR, SNPH). Et sa mission principale est d’organiser, promouvoir et mettre en œuvre des programmes de DPC pour les pneumologues.

Selon le Dr Larousse, deux éléments importants doivent être rappelés. « Il faut d’abord préciser que l’obligation du DPC est inscrite dans la loi santé. Il s’agit d’une obligation triennale, qui fera donc l’objet d’une vérification tous les trois ans. Mais pour remplir cette obligation, il faut que le médecin fasse au moins un programme de DPC par an. Sinon, l’autre point important est que le DPC est indemnisé. Ce qui est la reconnaissance du fait que la formation d’un médecin prend du temps et fait entièrement partie de son temps de travail », indique le Dr Larrousse.

Aujourd’hui, de fortes incertitudes planent toutefois sur les financements des programmes et le niveau d’indemnisation des médecins. L’enveloppe financière a été réduite par les pouvoirs publics et les organismes, chargés comme PneumODPC de mettre en œuvre des programmes, n’ont souvent pas une très grande visibilité pour le financement sur l’année 2016. « C’est une période de changement puisque l’OGDPC va être remplacé par une Agence nationale du DPC », souligne le Dr Larrousse.

Sinon, un autre sujet d’actualité est la possible mise en œuvre d’une recertification périodique des nouveaux médecins et des praticiens installés volontaires. Proposée par le Conseil de l’ordre, cette mesure a été annoncée en février par le premier ministre Manuel Valls. « La recertification existe dans tous les pays développés sauf dans le nôtre. Ce ne doit pas être un mécanisme diplômant, les médecins ne seront pas amenés à passer de nouveaux examens », a plaidé dans les colonnes du Quotidien le Dr Patrick Bouet, le président de l’Ordre. « La recertification est une analyse par les pairs du parcours individuel d’un praticien. Elle permet d’attester périodiquement que le professionnel a suivi une formation continue, qu’il a réalisé un certain nombre d’interventions annuel, et qu’il a suivi les recommandations qui lui ont été faites », a-t-il ajouté.

Mais le Dr Larousse reste plutôt sceptique. « Les médecins font un grand nombre d’années d’études et ensuite continuent à se former dans le cadre de leur activité professionnelle. Je suis favorable à ce qu’on puisse vérifier qu’un médecin continue à bien se former tout au long de sa carrière mais je suis opposé à tout système contraignant. On ne va pas obliger un médecin à repasser son diplôme plusieurs fois dans sa carrière », estime le Dr Larrousse.

D’après un entretien avec le Dr Mathieu Larousse, pneumologue à Toulon et président de PneumODPC
Antoine Dalat

Source : Bilan spécialiste