Vaccination antigrippale en officine : population cible et lien avec le médecin traitant au « Journal officiel »

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Publié le 25/04/2019

Chose annoncée, chose due. Après deux ans d'expérimentation, la généralisation de la vaccination antigrippale à l'officine, actée par la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2019 sera effective à compter d'octobre prochain.

Deux textes réglementaires de cadrage (un arrêté et un décret) ont été publiés ce jeudi 25 avril au « Journal officiel » afin de fixer la population cible, les conditions pratiques dans lesquelles les pharmaciens d'officine peuvent vacciner ainsi que les modalités de traçabilité et de transmission des informations aux médecins traitants.

Les pharmaciens seront-ils autorisés à vacciner l'ensemble des adultes (sans allergie à l'ovalbumine), comme l'a réclamé la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ? La réponse est non. L'arrêté précise que la vaccination antigrippale à l'officine ne concerne que les personnes majeures, ciblées par les recommandations vaccinales en vigueur, à l'exception de celles présentant des antécédents de réaction allergique sévère à l'ovalbumine ou à une vaccination antérieure.

Ces populations cibles sont les patients âgés de plus de 65 ans, patients chroniques, femmes enceintes, personnes obèses, professionnels de santé… « Les personnes identifiées par le pharmacien lors de l'entretien pré-vaccinal comme présentant des antécédents de réaction allergique sévère à l'ovalbumine ou à une vaccination antérieure sont orientées vers leur médecin traitant », indique le texte.

Priorité au DMP

Comment le retour d'informations se fera-t-il auprès du médecin traitant ? Cette question inquiète fortement la profession médicale, en particulier le syndicat MG France qui craint un retour « anarchique » de l'information. Selon le décret, le pharmacien devra inscrire dans le carnet de santé, le carnet de vaccination ou le dossier médical partagé de la personne vaccinée en officine son identité, la dénomination du vaccin administré, la date de l'administration et le numéro du lot. À défaut de cette inscription, il doit délivrer au patient en mains propres une attestation de la vaccination qui comporte ces informations. « En l'absence du DMP et sous réserve du consentement de la personne vaccinée, le pharmacien doit transmettre ces informations par messagerie sécurisée de santé, lorsqu'elle existe. »

Pas de quoi enchanter le Dr Jean-Louis Bensoussan, secrétaire général de MG France. « Pour nous, l'idéal est de communiquer l'information par la messagerie sécurisée de santé. Cela permet de basculer cette information dans le dossier patient du médecin traitant. Aujourd'hui, personne n'ouvre le DMP ou presque », dit-il. Le syndicat des médecins généralistes s'est toujours opposé à cette mesure vécue comme une « découpe » du métier de médecin généraliste.  


Source : lequotidiendumedecin.fr