De notre correspondant
L ES éleveurs jouent le jeu, mais l'erreur est humaine. Pour la première fois, la FDA a mis en quarantaine un troupeau de mille bêtes du Texas en attendant de vérifier que ces animaux n'ont pas ingéré une nourriture contenant des farines carnées.
Ce sont les responsables d'un moulin texan qui ont en effet alerté la FDA : ils craignent d'avoir introduit par erreur des protéines animales dans la nourriture réservée au bétail. Un porte-parole de la FDA a déclaré que l'enquête gouvernementale durerait quelque temps et que le risque était hypothétique dans la mesure où l'ESB était inconnue aux Etats-Unis.
De toute façon, a-t-il ajouté, « aucune bête ne pénètrera dans la chaîne alimentaire tant que la FDA n'aura pas dit avec certitude qu'elle n'est pas dangereuse. La quarantaine est prévue pour empêcher toute propagation de la maladie et, si nous avons le moindre doute, les mille têtes de bétail seront abattues ».
Les représentants de l'Association nationale des éleveurs, de la FDA et du ministère de l'Agriculture se sont réunis hier pour discuter du renforcement des mesures adoptées par la FDA. « Nous voulons tenir compte de la crise qui règne en Europe et faire en sorte que toutes les parties soient d'accord pour appliquer à 100 % les mesures du gouvernement, a déclaré un représentant des éleveurs. Nous souhaitons faire comprendre au gouvernement que, pour nous, les interdictions de la FDA sont indispensables, qu'elles nous protègent et non pas qu'elles nous lèsent. »
Il n'en est pas moins vrai que la FDA a relevé des centaines de violations des mesures qu'elles a adoptées en 1997. Ces violations ont été commises non par les éleveurs mais par les industriels de la nourriture animale qui ont souvent introduit des protéines de divers animaux dans cette nourriture. Pour le moment, la FDA n'a pas pris de sanctions, mais elle a averti l'industrie qu'elle procèderait à des saisies, des fermetures de sociétés et même des poursuites pénales si les violations continuaient.
Le public américain semble conscient du danger. Un sondage réalisé en janvier sur 1 513 adultes montre que 20 % des Américains interrogés sont inquiets de la propagation à l'homme de l'ESB et moins de 50 % ont déclaré qu'ils étaient quelque peu inquiets. 90 % ont déclaré qu'ils mangeaient du bœuf, mais 30 % ont diminué leur consommation de viande (tendance qui pourrait ne pas être liée à la maladie de la vache folle, mais à d'autres considérations, comme l'exemple offert par les végétariens).
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