Une filière de ressortissants ghanéens a été démantelée à la mi-mars en région parisienne et à Evreux (Eure) mettant en cause de vrais malades qui, sous de fausses identités et avec la complicité de médecins, obtenaient des titres de séjours à foison, a-t-on appris lundi de source policière. Le 11 mars, les policiers de l'Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi d'étrangers sans titres (Ocriest) ont démantelé, selon cette source, une "structure organisée favorisant l'obtention frauduleuse de titres de séjour au profit de la communauté ghanéenne" et interpellé vingt cinq personnes "impliquées en qualité d'organisateur, de complices, de logeurs ou de bénéficiaires" dans celle-ci.
L'enquête avait débuté en janvier 2013 et a permis d'établir que des ressortissants ghanéens, porteurs de pathologies avérées, se rendaient à plusieurs reprises en consultation médicale sous des identités différentes. En réalité, selon la police, ils empruntaient celles de bénéficiaires de la filière et se soumettaient, contre rémunération, aux examens médicaux liés à la constitution de dossiers de demandes de titres de séjour au titre de l'aide médicale. Il suffisait ensuite à chaque bénéficiaire de la présumée fraude de se rendre en préfecture afin d'y effectuer les démarches d'obtention du titre de séjour. En contre-partie, ils devaient s'acquitter d'une somme de 4.000 euros. Les investigations ont montré que les présumés organisateurs agissaient "avec la nécessaire complaisance" de médecins établis en région parisienne. Cette filière était alimentée en documents falsifiés ou authentiques, obtenus par l'intermédiaire d'un diplomate ghanéen basé en Espagne, ainsi qu'en permis de conduire libériens fournis par un faussaire local. La plupart des interpellés ont été libérés, certains pour raisons médicales, a dit la source. Sept d'entre eux ont été mis en examen. Deux ont été placés sous contrôle judiciaire, les cinq autres écroués.
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