Astreintes en clinique pendant la crise : toujours pas de paiement pour les libéraux, dénoncent les spécialistes de la CSMF

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Publié le 01/09/2020
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Crédit photo : S.Toubon

Sur le pont pendant des semaines, mais toujours pas rémunérés pour leurs astreintes. La branche spécialiste de la CSMF dénonce un important retard dans le paiement des indemnisations des praticiens libéraux qui ont travaillé dans les secteurs Covid (urgences, hospitalisation ou réanimation) de leur clinique pendant la crise sanitaire.

Selon le syndicat, « six mois plus tard », plusieurs agences régionales de santé (ARS) dont celle de la région Grand Est, particulièrement touchée par la pandémie, n'ont toujours pas versé d'indemnisation à ces astreintes. « Le ministère de la Santé a bien transmis aux ARS une note d'information précisant les modalités de rémunération des praticiens. [...] Mais malgré les démarches entreprises tant par les praticiens que par les établissements, la communication des documents demandés, une administration tatillonne multiplie les obstacles et les arguties », regrettent les Spécialistes-CSMF.

Mauvais état d'esprit

« Dans mon établissement à Reims, la quasi-totalité des spécialistes ont participé à ces astreintes et se sont portés volontaires et n'ont toujours rien. Idem pour des établissements dans de grandes villes comme Lille ou Bordeaux », indique le président de la branche « spé » de la CSMF, le Dr Franck Devulder.

L'astreinte de participation en secteur Covid pour un médecin spécialiste est de 600 euros par 12 heures de jour et 900 euros par 12 heures de nuit, sommes dont il faut déduire les facturations à l'acte faites par le médecin, indique le Dr Devulder, qui dénonce un comportement et un état d'esprit « scandaleux » de certaines ARS, dont celle du Grand Est, qui tire « à boulets rouges » sur les libéraux.

« Le peu de considération à l'égard des confrères concernés et la complexification des démarches dont l'administration a le secret ne sont pas les signaux les plus pertinents pour ces équipes susceptibles d'être à nouveau mobilisées », résume le président du syndicat, qui demande « une juste indemnisation dans les meilleurs délais ».

[Mise à jour le 01/09/2020 à 17h38] Contactée sur ce sujet, l'ARS Grand Est indique que la rémunération dérogatoire pour les libéraux ayant pris en charge des patients en unité Covid s'opère via les caisses primaires d'assurance-maladie et nécessite la mise en place de contrats individuels spécifiques « qui sont en train d’être signés ». « Les praticiens devraient être rémunérés en septembre », précise l'administration.


Source : lequotidiendumedecin.fr