Nous avons en France environ 20 000 nouveaux cas de Covid 19 et 200 morts par jour, soit 1 % de décès ( ou 99 % de guérison). Depuis un an, 70 000 morts pour une population de 70 millions d’habitants, soit 0,1 %. Or, 93 % de ces décès sont des malades de plus de 65 ans, les 7 % restants étant des « sujets à risques », cancéreux, immunodéprimés, diabétiques et obèses essentiellement. Rappelons que les « covid longs » sont exceptionnels et exceptionnellement médiatisés.
Voilà donc reparti le débat sur le confinement sélectif des personnes âgées. Pourtant, à l’évidence, la vaccination généralisée de cette catégorie de personnes mettrait un terme à la gravité de ce Covid, sous réserve, bien sûr, qu’elle soit effective et obligatoire. Le virus pourrait continuer de circuler et ne ferait alors pas plus de dégâts qu’une simple grippe. En trois mois, la France et les Français seraient totalement déconfinés et libérés.
Oui mais voilà : le réalisme impose que cette vaccination des sujets âgés soit obligatoire. Aïe, aïe, aïe, que n’ai-je écrit là ! Rappelons que notre cher pays est le champion du monde (entre autres) des vaccinosceptiques. Un très récent sondage révèle que 40 % des Français n’envisagent pas de se faire vacciner, dont 20 % avec la mention : « jamais de la vie ». On y trouve même des confrères dont je tairai le nom. Comme dirait Fabrice Lucchini, « C’est énooormme ! ».
Que serait devenue l’humanité sans le vaccin antivariolique ? Tout le monde sait que, depuis des décennies, les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite sont obligatoires sans que cela déclenche des montagnes d’indignations ou des hurlements d’atteinte à la liberté. Idem pour le vaccin contre la fièvre jaune, que nos bons touristes français acceptent sans broncher pour satisfaire leur soif de soleil tropical.
Mais là, non ! Pas pour la Covid ! Quelle tristesse ! Que d’atermoiements, que de lenteurs administratives, que de valses hésitations scientifiques et intellectuelles ! On est pour la méthode douce, celle qui attend une adhésion progressive et imaginaire à la vaccination, et celle qui continuera à compter les morts tous les soirs et à déprimer nos concitoyens.
En conclusion, et pour parodier un grand Professeur Marseillais, je dirais sans illusions : Covid, fin de partie… reportée. Quant aux chantres des antivaccins et à leurs gourous, nous pourrions les assimiler à des prostitués qui font le trottoir pour le compte de la bêtise humaine.
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