Si à partir d’un jour J 0 et pendant un mois il n’y avait plus au terme de celui-ci de nouveaux cas, l’épidémie serait terminée, faute de nouveaux virus en circulation pour l’alimenter. Les derniers contaminés à J 0 ne seraient plus contagieux à J 21. Que celui qui peut prouver le contraire apporte ses arguments. Imaginer la théorie n’est pas forcément être naïf.
Remémorez-vous le premier confinement. Tout était fermé, les cinémas, les restaurants, les bars, les écoles, les universités, les salles de sport, les entreprises. Les rues désertes, dans les jardins, des oiseaux de toutes sortes venaient picorer jusque sous nos fenêtres. Les canards sauvages déambulaient dans les jardins publics. Notre monde semblait s’être arrêté.
Et surtout, point important sur lequel on a peu insisté : Le ratio était d’1 sur 10 : 1 personne dehors pour 9 confinées chez elles. C’était une situation aussi inédite qu’exceptionnelle et surtout, infiniment plus facile à gérer que celle que nous connaissons aujourd’hui. Ce ratio 1/10 n’aurait-il pas permis d’obtenir l’arrêt de l’épidémie ou de s’en approcher ? Que celui qui peut prouver le contraire apporte ses arguments.
Il serait peut-être temps de dire la vérité. Et la vérité n’est pas forcément ce que l’on voit et encore moins ce que l’on veut essayer de nous faire voir. La vérité, est ce qui a été et aussi ce qui est en valeur absolue et indépendamment de toute interprétation.
Aujourd’hui, on semble convaincu en haut lieu que le masque est indispensable (ou plutôt qu’il l’est devenu) puisque l’on sanctionne son absence. Mais, s’il l’est aujourd’hui, c’est qu’il l’était également hier, dès le début de l’épidémie, malgré toutes les dénégations que l’on a entendues et qui font aujourd’hui figure de propos erronés que l’on qualifiera comme on veut.
Ceci amène à imaginer la situation où l’on aurait imposé le port du masque durant cette période infiniment propice du premier confinement. Sur l’attestation dérogatoire de déplacement, une petite ligne aurait certainement changé le cours des évènements : « port du masque obligatoire pour tous, pour toute sortie hors du domicile. »
Que celui qui peut prouver le contraire apporte ses arguments. Comment ! Vous en doutez encore ? Alors lisez attentivement la suite… Oui, certains vont s’exclamer : « Mais au début il n’y avait pas de masques ! »
La communication, ça existe pour convaincre !
Cette remarque est derechef balayée par la suivante : la communication ça existe et avec un peu de communication, nos gouvernants n’auraient eu aucun mal à convaincre chaque Française et chaque Français de s’en fabriquer un, puis de le porter. Nul doute que cette requête clairement expliquée aurait été bien perçue par la population. Elle aurait consisté à faire passer un message réaliste concret et surtout, surtout chargé d’espoir (ce dont nous avons peut-être le plus cruellement manqué).
« Avec le confinement, une personne circulera tandis que neuf seront confinées. Si pendant un mois, vous mettez tous un masque, si vous respectez la distanciation et si vous vous lavez les mains fréquemment, sur les 30 prochains jours, il n’y aura plus de nouveaux cas, c’est certain. Et savez-vous ce que signifient plus de nouveaux cas pendant un mois ? Eh bien, je vais vous le dire : ça signifie que l’épidémie est terminée. Donc, nous pouvons, si nous unissons tous nos forces, obtenir ce résultat. En tout cas, dites-vous bien que tout ce que vous ferez sera toujours plus profitable que si vous ne faites rien. Je vous le promets, en quatre semaines, on aura fait tout ce qu’on peut faire de mieux pour stopper définitivement cette épidémie. Nous devons tous nous montrer solidaires. »
Il aurait fallu un personnage charismatique pour prendre en charge tout cela, par exemple, un Bernard Tapie des années 90, nommé in extremis à la Santé ou quelqu’un de cette trempe et on peut être assuré que cette épidémie serait aujourd’hui derrière nous.
Quant à obtenir la gestion de la pandémie, son extension sur la planète, on peut assez facilement imaginer ce qu’il aurait fallu faire de plus. Mais là, c’était le boulot de l’OMS ! Pas brillant de ce côté non plus.
Mais, rien n’est pire que l’inaction ou la poursuite d’actions mal menées. Rien n’est pire que de ne pas encore voir la réalité telle qu’elle est et d’en tirer les conséquences. Il y a bien évidemment encore des solutions, car il y en a toujours. Encore faut-il les voir et les prendre.
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