« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » (Déclaration universelle des droits de l'homme, article 1). Dommage que l’on ait oublié de préciser que cet alinéa ne concernait pas que les gens du peuple, mais qu’il s’adressait aussi, et a fortiori, compte tenu de la responsabilité qui est la leur, aux chefs d’État. C’est tout de même un comble que ce soient eux qui, de manière éhontée, se permettent de bafouer de tels textes fédérateurs.
Est-ce de la fraternité que de s’octroyer le droit d’envahir un pays voisin pour se l’approprier ? Est-ce respecter la dignité humaine que de détruire l’habitat de ses citoyens, d’anéantir d’un seul trait leur vécu, leurs souvenirs, leur culture, puis de leur faire subir tous les sévices que la guerre induit, pour finir par leur ôter la vie sous le seul prétexte qu’ils n’acceptent pas d’être soumis ?
C’est impressionnant ce que l’on peut tolérer de tous ceux que l’on appelle les grands de ce monde. Lorsque le commun des mortels menace de commettre un crime, il y a toujours un GIGN pour le mettre hors d’état de nuire. Et tout un chacun l’accepte, car on ne peut pas laisser faire n’importe quoi au sein d’une société qui se respecte et respecte ses citoyens. Il y a donc bien deux justices.
Ne devrait-on pas commencer par être plus vigilants à l’égard de tous ceux qui, avides du pouvoir suprême, font des pieds et des mains pour arriver à la tête des États. Ne devrait-on pas établir un ensemble de critères, alliant la compétence, la moralité et l’humanité, et accepter une bonne fois pour toutes que l’absence de l’un d’entre eux sera rédhibitoire pour se présenter à une élection présidentielle ? Évidemment, il y a du travail à faire dans notre vaste monde, entre les leaderships religieux et les dictatures installées, avant de faire accepter partout cette règle. Mais tant qu’on n'aura pas commencé à jeter les premières pierres pour que le bellicisme n’habite plus les têtes de nos dirigeants, on ne risque pas d’avancer beaucoup.
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