24 février 2022, début en pleine nuit de l’offensive sur l’Ukraine. Premiers coups de semonce. L’armée russe vient de pénétrer sur le sol ukrainien. Sa population s’apprête à prendre les armes. Dans le monde entier, on est persuadé qu’une résistance farouche va s’installer : malgré l’écart des forces en présence, les Ukrainiens défendront chèrement leur territoire et leur liberté.
L’envahisseur veut frapper fort et vite. L’état-major russe envisage une guerre éclair. Lorsque les premiers chars pénètrent dans le pays, à la surprise générale personne ne bouge. Les Russes investissent Kiev et ne rencontrent aucune résistance. Le peuple semble curieusement résigné. Aucun tir d’artillerie ; aucune effusion de sang. Le gouvernement s’est évanoui. On apprendra plus tard que le président a été exfiltré.
Très vite, les troupes russes continuent leur progression vers les autres grandes villes, Kharkiv, Mariupol, Odessa, Dnipro, Lviv, Zaporijié. Aucune résistance, aucune rébellion. La prise de l’Ukraine n’aura duré que quelques jours. Devant cette reddition inattendue, la communauté internationale semble surprise.
Le président russe se réjouit du succès de l’opération qu’il vient de mener. Un gouvernement provisoire est rapidement installé. Le pays entier est désormais aux mains de l’envahisseur. Le président russe s’adresse depuis Moscou au peuple ukrainien. Il se dit satisfait de la rapidité de son intervention et du fait qu’elle se soit déroulée sans résistance et sans effusion de sang. Il se félicite du retour de l’Ukraine dans le giron de la grande Russie.
Quelques semaines passent. Le président s’apprête à se rendre à Kiev pour y prononcer un grand discours à l’attention du peuple ukrainien. Alors que son hélicoptère vient de quitter l’héliport du Kremlin, celui-ci s’écrase à quelques kilomètres de Moscou.
Abasourdi par la nouvelle, le pouvoir russe reste sans voix. Les forces de l’OTAN massées aux différentes frontières investissent immédiatement les grandes villes et rétablissent le président Ukrainien dans ses fonctions. En quelques semaines, l’ordre est revenu. Le pays est intact. Sa population réalise qu’elle vient d’échapper à une guerre fratricide qui aurait entraîné des milliers de morts et peut-être conduit à un génocide.
Grâce à l’étonnante complicité de la communauté internationale, le piège a été déjoué, apportant la preuve que si l’héroïsme est noble, il n’est pas toujours avisé. Hélas, si plusieurs voies sont toujours possibles, l’histoire n’emprunte jamais qu’un seul chemin…
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