Lettre ouverte à François Braun
Monsieur le ministre et cher confrère,
Ayant décidé de prendre ma retraite en deux temps, j’ai opté en janvier 2019 pour le cumul-emploi-retraite en partageant mes semaines avec une ancienne interne, en vue de lui céder ma patientèle en janvier 2023. Or celle-ci, pour des raisons familiales, ne prendra pas ma suite.
Compte tenu de la lourdeur des cotisations (Carmf / Urssaf ) et des charges inhérentes à mon exercice (38e année), je vais donc arrêter à 67 ans - en peine forme - mon activité libérale sans successeur(e) au grand dam de mes patients.
Je ne paierai plus de Carmf à fonds perdu, ni d’Urssaf… Fini les charges du cabinet, les contraintes professionnelles (re-certification – DMP etc.) et il y aura un médecin de moins !
Je pense sincèrement qu’en cette pénurie de praticiens, une réflexion sur « comment inciter nos médecins à rester à la barre et assurer une permanence de soins » aboutirait sûrement à une solution. La contrepartie de l’exonération des charges décrites ci-dessus permettrait, j’en suis sûr, de garder des confrères encore quelques années sur le terrain. Il n’y aura pas plus de manque à gagner qu’un départ à la retraite !
Trop tard pour moi, j’ai déjà commencé à dispatcher mes chers patients à quelques médecins de voisinage qui acceptent d’en prendre quelques-uns, mais pas trop et si possible sans visite à domicile !
Rappelez-vous, il y a quelques années on incitait financièrement les médecins à partir en prenant le MICA… Vous saurez, je pense, trouver avec votre équipe une solution à cette « PENURIE ». Dès 2023, je serai beaucoup plus disponible et reste à votre disposition, si vous le souhaitez, pour d’autres réflexions - par exemple comment organiser la reprise de nos cabinets par les internes de médecine générale…
Veuillez agréer Monsieur le ministre et cher confrère, l’expression de ma sincère et confraternelle considération.
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