Depuis la fin de l’année 2020, l’exécutif s’est quelque peu hâté pour que la vaccination puisse être effective sur notre sol. Bien entendu, le moindre faux pas du gouvernement a des conséquences énormes, et conduit à des prises de conscience de nos énarques quant aux responsabilités de l’État en cas de retard en ce qui concerne la campagne vaccinale.
Aussi, pour être plus efficaces, nos responsables politiques ont décidé de mandater des sociétés privées (elles ont été grassement payées) pour donner les grandes lignes d’une logistique pour que les Français puissent rapidement recevoir leur première dose de CORMINATY®.
Cependant, pour effectuer de manière correcte cette campagne vaccinale ; il est impératif de déterminer les populations prioritaires. Aussi, un top départ des patients ayant plus de 75 ans sera effectif (selon les informations distillées par les médias) dès le 18 janvier 2021.
Mais, à moins d’une semaine de cette échéance concernant la vaccination de nos aînés, et nous ne savions toujours pas comment cette vaccination serait organisée : Quel organisme (Sécurité Sociale par exemple) ou support territorial donnerait les renseignements adéquats à nos patients ? Comment les personnes ne pouvant se déplacer allaient-elles pouvoir être vaccinées ? Quels seraient le rôle des libéraux et des hospitaliers dans cette situation ?
Pourquoi les médias ne cessent de répéter que les généralistes et les pharmaciens sont susceptibles de vacciner les patients au sein de leur cabinet, cela alors que des dispositions semblent être prises pour effectuer ces vaccinations dans des centres. Cette information a par ailleurs été confirmée fin décembre par notre ministre de la Santé, cela alors que l’ensemble des épidémiologistes recommandaient l’ouverture de « vaccinodromes ».
Informer, une priorité
On peut aisément comprendre la difficulté d’anticiper le programme vaccinal alors que nous ne savons pas si nous aurons suffisamment de doses pour vacciner la totalité de la population. Évidemment, nous pouvons accepter les erreurs de l’exécutif ou certains errements du fait de l’imprévisibilité de ce virus. Cependant, il est important pour le gouvernement de prendre la main sur cette pandémie en informant régulièrement les médecins (ils sont actuellement informés de la même façon que les patients).
Pour ce faire, il est impératif que journellement un membre du gouvernement informe par le truchement de différents médias des avancées dans le domaine de la vaccination, et de donner plus d’informations sur la manière dont seront mis en place les centres de vaccination. Pourquoi dans ce cas ne pas créer une ligne téléphonique connectée avec la Sécurité Sociale pour informer nos concitoyens ?
En parallèle il est important que les professionnels de santé soient informés très régulièrement par les ARS sur cette pandémie. Malheureusement, nous croulons sur des demandes (parfois pas très aimables) régulières et très chronophages sur la manière dont la vaccination sera effectuée dans les semaines qui viennent. Ces demandes sont récurrentes, et embolisent le temps que nous devons consacrer aux patients ayant des pathologies autres que le COVID-19.
Derrières ces « plaintes », nous pouvons noter une très grande angoisse qui est probablement générée par la diffusion continue (cela s’apparente même parfois à du matraquage) d’informations sur cette pandémie. Aussi il serait, avant que les libéraux craquent du fait de ces demandes nourries par des craintes souvent bien comprises par les libéraux, qu’ils puissent recevoir par nos dirigeants des directives claires.
« La vie c’est la communication de proche en proche ». Victor Hugo.
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