Je partage la perplexité du Dr Jean-Pierre Brunet (« Honte à Monsieur Lilti ? » dans "Le Quotidien" du 5 mars) lorsque le Dr Barandon ("Les paradoxes de Thomas Lilti"," Le Quotidien" du 12 février) “dégrade” de son titre de docteur en médecine notre confrère Lilti sous le prétexte qu’il ne s’acquitte pas de la cotisation ordinale exigée pour exercer la médecine dans notre pays. Il y a là, dans cette assertion pour le moins discutable, une confusion, une ignorance ? que ne saurait excuser le ton péremptoire de son affirmation
Le Dr Barandon, et ceux qui ont interdit au docteur Lilti, dans des circonstances exceptionnelles, d’apporter son concours pour pallier la pénurie, savent-ils que les médecins militaires, pas plus que les centaines, les milliers de médecins à diplômes étrangers sans lesquels nombre de services hospitaliers n’auraient plus qu’à fermer, ne sont pas assujettis à devoir s’inscrire à l’Ordre ?
Peut-être ne suis-je plus au courant. ! Pour moi l’activité du médecin ne se limite pas au soin encadré. Le médecin qui intervient en cette qualité dans le domaine médical reste médecin, même s’il ne cotise pas à l’Ordre. Le docteur Lilti, qui ne paye pas de cotisation à l’Ordre des médecins, est parfaitement légitime ; et ce peut aussi être ressenti par lui comme son devoir, de donner son avis sur les déserts médicaux.
92 ans si je reste inscrit à l’Ordre comme médecin retraité c’est un choix personnel. Je ne me prive pas d’intervenir publiquement dans la gestion de la désertification médicale. Je voudrais à cet égard tempérer l’optimisme du Dr Brunet lorsqu’il écrit “ceux qui pâtissent le moins des déserts médicaux ce sont les médecins qui ont toujours l’adresse d’un médecin qui acceptera de les prendre en charge.”. J’ai dû tout récemment implorer avec insistance l’intervention de la présidente du conseil de l’Ordre pour obtenir à Montauban une consultation en dermatologie que j’estimais ne pas pouvoir attendre à l’année prochaine après le départ, au fil des ans, sans remplacement, des trois spécialistes auxquels j’avais accès jusque-là. Cela m’a permis de constater que, nonobstant le serment d’Hippocrate, le grand âge n’arrange rien. à la pénurie.
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