Depuis de nombreux mois, les professionnels de santé et les journalistes informent les Français d’une situation inédite et tout à fait intolérable. Notre système de santé est à bout de souffle, et la qualité des soins apportée à nos concitoyens n’est plus nécessairement à la hauteur de nos espérances.
L’exécutif, conscient de cette situation, tente très tardivement de réagir en donnant des pistes pour permettre une prise en charge optimale des patients, mais aussi pour éviter un épuisement des soignants. Ainsi, il est proposé de revaloriser les professionnels travaillant au sein des hôpitaux, et renforcer les équipes en donnant la possibilité aux jeunes infirmières diplômées de venir précocement sur le terrain.
En parallèle, pour éviter une trop importante surcharge des urgences, le nouveau ministre propose de renvoyer les cas moins urgents vers les médecins généralistes libéraux. Pour ce faire, un tri est en passe d’être réalisé à l’entrée des services d’urgence afin de refouler les patients ayant des pathologies « simples ».
Notre ministre de tutelle doit pourtant regarder en face la complexité des problèmes en ce qui concerne la médecine de ville, cela en faisant l’effort de se déplacer dans des centres médicaux et parler avec les professionnels de terrain. Les libéraux sont épuisés du fait d’une charge de travail de plus en plus importante. De plus, de nombreux généralistes n’arrivent plus, ou avec d’énormes difficultés à absorber le flux de patients qui se majore au fil des mois, cela dans l’indifférence totale des pouvoirs publics et de la population qui « a droit à la santé ».
Un petit rayon de soleil dans un contexte morose
Il est cependant important de souligner que certains professionnels de santé libéraux se mobilisent malgré ce manque criant de reconnaissance des énarques qui dirigent le pays. La petite flamme vacillante (elle brille légèrement mais risque de s’éteindre) se maintient compte tenu de l’importance éprouvée par certains libéraux d’avoir une action humaniste vis-à-vis de nos compatriotes.
C’est la raison qui nous a poussés (nous sommes quatre dans ce cas de figure) à accepter durant la période estivale de charger notre mule, et d’aller prêter main forte aux collègues d’une cité voisine durant nos périodes de pause (nous avons par ailleurs au sein de nos cabinets respectifs une activité intense de plus de 50 heures par semaine).
Cet exemple nous montre que les médecins libéraux ne doivent pas tous être considérés comme des parias dont l’unique but est de s’enrichir. En fait nous avons reçu un enseignement de nos maîtres et nous savons que nous avons une mission au sein de la Société. Même si cette charge inculquée par nos professeurs n’est plus prise en compte par certains confrères, il ne faut pas oublier que la majeure partie des soignants souhaite aider son prochain.
Dans ce contexte il est difficile de concevoir que les pouvoirs publics ne mettent pas en avant ce « sacrifice », et ne cessent d’œuvrer uniquement pour améliorer le quotidien des hospitaliers qui sont considérés comme les élites de notre système de soin. La médecine libérale existe, doit être reconnue et choyée car sans elle notre système de soin n’aurait pas la même efficience.
Vous souhaitez vous aussi commenter l'actualité de votre profession dans le « Quotidien du Médecin » ? Adressez vos contributions à jean.paillard@lequotidiendumedecin.fr .
Exergue : Sans la médecine libérale, notre système de soins n'aurait pas la même efficience
Appendicite et antibiotiques
La « foire à la saucisse » vraiment ?
Revoir la durée des études de médecine
Réformer l’Internat et les hôpitaux