Il est peut-être des causes bien plus mystérieuses et qui relèvent de la psychanalyse, au peu de cas — c'est le moins que l'on puisse dire – que les politiques font du sort des médecins et donc indirectement de la médecine (et par ricochet, hélas, du sort… des patients) : le pouvoir médical est LE SEUL qui échappe au pouvoir politique.
L'empereur Hadrien a bien résumé ce sentiment, il y a longtemps : « Comment se sentir empereur, quand on se tient nu, devant son médecin ? »… Même le Général a dû se soumettre à l'index inquisiteur du Professeur Aboulker. Et ça, les médecins doivent le payer, d'une manière ou d'une autre. Le (mauvais) sort que les politiques font aux médecins depuis des décennies est multifactoriel, mais au fond du fond, il y a ce qu'on pourrait désigner, avec une pointe de dérision et d'irrespect, comme une mesquine vengeance. Les politiques ne supportent pas qu'un pouvoir leur échappe, le seul : le pouvoir médical.
Le bout du bout ? Une médecine sans médecins grâce à la promotion de « super-infirmières », de patients-référents, le tout dans le doux parfum de l'égalitarisme (que Mao lui-même considérait comme un réflexe petit-bourgeois) et le langage de l'amour « pour faciliter l'accès aux soins de tous »… De quels soins parle-t-on ? Les Français commencent à s'en faire une idée et se résignent… Et cela n'est qu'un début.
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