Je vous adresse une réponse à un article sur le Covid-19, qui m'a un peu « irrité » concernant Monsieur Comte-Sponville dont je suis par ailleurs un fervent lecteur. Dans cet entretien du « Quotidien du médecin » avec le philosophe (« André Comte-Sponville dénonce le "piège du panmédicalisme" », «Le Quotidien» du 22 décembre 2020), celui-ci écrit qu'il ne doit pas y avoir de « dictature » des médecins (il la nomme « panmédicalisme ») dans le traitement de la pandémie actuelle. Il affirme que la santé n’est pas un bien ni une valeur, qui serait la seule à donner un sens à la vie et devrait être préservée.
« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » (définition de l'OMS). Elle permet à l’individu d’exister plus ou moins confortablement et de se manifester aisément dans toutes les circonstances de la vie. Le médecin est un moyen permettant l’utilisation optimale des capacités physiques et mentales d’une personne ou, si besoin, la restauration de sa santé.
Le médecin répond à ce qu’on lui demande : ce n’est pas un dictateur. La personne est libre ou non d’adhérer à sa proposition de réponse à la demande de restauration de sa santé. C’est le libre choix du patient citoyen ou de son représentant (gouvernement ou autre). C’est une offre, mais pas un diktat. Si le choix de traitement a été accepté, le médecin en assure l’exécution. Il devrait être alors le seul maître à bord ! C’est le malade ou son représentant qui règle la question du « quoi qu’il en coûte ».
Si Monsieur compte Sponville préfère attraper le Covid en démocratie plutôt qu’en « dictature », comme il écrit, je pense, qu’en réanimation, il sera content de trouver un service bien organisé sous l’autorité d’un médecin compétent ayant « les pleins pouvoirs ».
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