Depuis quelques semaines les médias diffusent des reportages concernant les sans abris vivant dans le froid dans des conditions très précaires. Cette situation n’est bien entendu pas isolée, et reste bien réelle.
Cependant plusieurs points doivent être soulevés
Le fait que la misère sociale n’existe pas uniquement en hiver. En effet chaque année nous assistons aux mêmes récriminations vis-à-vis des pouvoirs publics, cela alors que la précarité n’est pas une situation uniquement saisonnière.
Le fait que des solutions peuvent exister, mais je suis tout à fait en accord avec la grande majorité des journalistes, il est inconvenant que des lieux désaffectés sur Paris et sa banlieue (ce sont les zones les plus impactées par cette précarité) ne puissent pas durant la saison hivernale être disponibles.
Certains SDF refusent toute aide de la société, et souhaitent vivre dans leur bulle. Pour ces derniers, vivre dans une structure avec d’autres personnes est insupportable, et peut être source d’altercations ou de vols. Je comprends tout à fait ce point de vue car nous ne devons pas oublier que nous sommes en démocratie. Aussi, certaines personnes refusent d’être prises en charge malgré les températures peu clémentes, mais nous devons accepter leurs souhaits et apporter un minimum (couvertures et soupe chaude).
Nombreux sont ceux qui s’offusquent des contraintes imposées à cette frange de la population (départ impératif des unités d’hébergement dès 8 heures le matin), mais nous ne devons pas oublier que de nombreuses associations ont une main tendu pour leur permettre de rebondir. Ceux qui refusent cette aide doivent respecter les règles des structures qui ne peuvent les accueillir 24 h/24 pour des raisons budgétaires (les éducateurs en charge de ces personnes ont un rôle, et ne peuvent accepter de recevoir des personnes qui refusent tout accompagnement). Nous pouvons avoir de la compassion, mais il faut que les personnes qui ne veulent pas être assimilés à notre société acceptent certaines contraintes.
Au-delà de cette situation que la plupart des pays européens affrontent avec des résultats, je le pense, similaires, nous ne devons pas oublier une frange de la population qui est très méritante et qui mérite un coup de pouce.
Elle est rarement sous les feux des projecteurs, car on pense injustement qu’elle est capable de se débrouiller.
De nombreux étudiants en médecine en grande difficulté
Le Quotidien du Médecin a mis en lumière dans sa revue la situation des carabins qui vivent pour certains dans une grande précarité. Une enquête effectuée par le syndicat des externes (Anemf) a montré que près de 42 % des étudiants pensent ne pas poursuivre leurs études pour des raisons budgétaires.
Ce constat est sans appel, et doit nous faire réfléchir, car il me glace personnellement pour deux raisons : d’abord par le fait que ces jeunes sont méritants ; mais aussi par le fait que j’ai vécu une situation similaire durant mes études médicales, et j’ai dû me retrousser les manches pour pouvoir terminer mes études car je n’appartiens pas à une classe sociale aisée.
Cependant dans mon cas, il était possible de concilier les études et le travail en extra, ce qui n’est plus le cas actuellement du fait d’un échéancier avec des cours et des examens très réguliers et très chronophages. De plus l’inflation aidant, il est parfois difficile pour ces derniers de payer certaines charges.
De nombreuses universités sont conscientes de ce problème, et certaines se mobilisent (cas de Montpellier) pour proposer des aides qui permettent à petite échelle de rebondir. Ayant fait la connaissance de la responsable de cette cellule au sein de la faculté, je me suis empressé de discuter avec elle, et avec une grande stupéfaction, j’ai appris que le nombre d’étudiants en difficulté était colossal.
Une volonté d’agir
J’ai décidé d’agir sur plusieurs fronts : en m’impliquant personnellement. Ainsi j’aide financièrement un étudiant de 3e année (je vais poursuivre cette action jusqu’à sa 7e année) ; en ayant la volonté d’informer la presse, et les confrères qui peuvent également intervenir pour rendre la vie de ces étudiants plus facile.
Nous ne devons pas perdre de vue que nous devrions (c’est mieux que devons), tout comme les compagnons du devoir, apporter du fait de notre corporation, une aide aux futurs confrères. Cette manière d’agir me semble très intéressante car elle permet également de tisser des liens, de soutenir sur un plan moral ces étudiants, et nous valorise aussi.
Bien entendu cette prise de conscience doit être également observée dans les autres universités (science, lettres….) où des étudiants sont dans de réelles difficultés. Nous ne devons pas oublier que ces jeunes seront dans un futur proche les élites de notre société.
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