La Covid 19, c'est désormais une maladie mentale collective post traumatique. Le Conseil Scientifique a une part de responsabilité dans ce désastre de santé publique.
Au départ, il y a la terreur collective devant une menace certes non évaluée, mais mortelle et massive. La terrorisation de la population, elle a été voulue par les politiques, car jugée alors comme le seul moyen d'obtenir le consentement au confinement. Qui aurait pu imaginer en février quand les Français assistaient effarés, voire se gaussaient de la soumission des Chinois au confinement, qu'ils accepteraient de s'y plier si le besoin s'en faisait sentir?
Les spécialistes de la sociologie des masses qui conseillaient alors les politiques au sein du Conseil Scientifique et ailleurs, étaient affirmatifs sur l’inefficacité de faire appel au bon sens et à la responsabilité du peuple pour qu'il accepte la contrainte majeure du confinement. Il a été choisi de terroriser les masses et de sanctionner les récalcitrants.
Le point de départ de la mise en œuvre de ce choix politique de la terreur a été l'allocution présidentielle du 12 mars sur l'état de guerre, véritable équivalent du tocsin des temps anciens qui sonnait quand les envahisseurs étaient à portée des villages. Les médias dans leur globalité, tous les corps constitués de l'Etat, tous les leaders d'opinion, le Conseil Scientifique par la voix de son porte parole, sans à aucun moment remettre en cause ce choix tactique de la terreur, l'ont ensemble ensuite relayé et amplifié. Il n'y a eu aucune voix dissonante pour alerter sur les conséquences.
Puisque le confinement, l'objectif politique, était jugé par tous indispensable pour éviter le tri des malades dans des hôpitaux débordés, le choix de la terrorisation de la population pour y parvenir n'a été remis en cause par personne. Jamais les conséquences possibles de cette terrorisation sur la santé mentale des terrorisés n'ont été anticipées.
Le profond mépris de nos élites
Cette faillite généralisée de la pensée critique restera un grand mystère de cette crise sanitaire. A moins qu’il ne s’agisse une fois de plus du profond mépris de nos élites intellectuelles envers l’intelligence du peuple et en sa capacité à percevoir les enjeux pour adopter collectivement des conduites responsables et citoyennes.
Comment les spécialistes de la psychologie des masses pouvaient-ils ignorer qu'une terreur qui dure des semaines, voire des mois, avec des rappels incessants de la menace jusqu'à ce jour, n'aurait pas de conséquences sur la santé mentale des populations terrorisées. Pariaient-ils sur la résilience une fois la crise passée, ou sur sa brièveté, pour minimiser le risque d'un syndrome post traumatique de masse ?
Quand on voit les comportements actuels de nos concitoyens -capables de faire des queues interminables à la porte des laboratoires d'analyse médicale pour y recueillir une réassurance aussi illusoire que temporaire sur leur négativité; s'admonestant avec violence dans l'espace public entre porteurs ou non d'un masque; incapables d'entendre la moindre parole de relativisation de la menace; se refusant la moindre ivresse de consommation superflue; préférant la bulle sécurisante de leur demeure à la moindre exposition à la menace extérieure- nul ne peut douter qu'une grave maladie mentale collective s'est abattue sur notre peuple.
Quand le cerveau reptilien prend le dessus sur le cortex d'une manière inappropriée et durable, cela s'appelle dans le dictionnaire des maladies mentales, un syndrome post traumatique. Il en faudra des séances d’EMDR pour remettre les circuits neurologiques de nos concitoyens dans le bon sens et la raison.
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