À court et moyen termes, l'objectif de la prise en charge est la gestion de la crise suicidaire et la protection de l’adolescent. À long terme, il s’agit d’aider l’adolescent à dépasser ses vulnérabilités et à retrouver une estime de soi.
[[asset:image:9121 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]> En première intention, un soutien est recommandé. En pratique, cela consiste à « écouter activement » et avec empathie, promouvoir le soin de soi, informer sur la maladie et les règles hygiéno-diététiques – avec circonspection pour ne pas altérer l'estime de soi et du corps, ni favoriser les obsessions alimentaires, sportives et la dysmorphophobie –, réfléchir sur les problématiques et les perceptions, restaurer les liens perdus, l’investissement dans des projets et fixer un cadre (prise de RDV rapprochés) favorisant l’alliance thérapeutique.
> L’efficacité sera évaluée après 4-8 semaines au bout desquelles, en cas de résistance ou d’aggravation, une psychothérapie spécifique devra être instaurée. Les données actuelles ne permettent pas d’affirmer la supériorité d’un type de psychothérapie sur un autre : on s’attachera surtout à repérer des psychologues dont les compétences et le contact sont appréciés des adolescents.
> Ensuite, en cas de résistance ou d’aggravation des symptômes après 4-8 semaines (ou d’emblée en cas de signe de gravité empêchant tout travail relationnel), il est possible d’associer un traitement antidépresseur. Le traitement médicamenteux n'est jamais prescrit isolément, ni d'emblée, et la psychothérapie toujours nécessaire : l'adolescent reste acteur de ses soins.
> Dans l’EDC de l’adolescent, seule la fluoxétine, depuis 2006, possède une AMM européenne : « épisode dépressif majeur modéré à sévère, en cas de non-réponse à l'issue de 4 à 6 séances de prise en charge psychothérapeutique ».
En l'absence de données précises, la posologie peut débuter par une demi-dose, pour atteindre en 1 à 2 semaines celle indiquée chez l’adulte. Ni bilan biologique préthérapeutique, ni ECG, ne sont nécessaires, en l’absence d’antécédent.
Des effets indésirables sur la croissance et la maturation sexuelle ayant été observées chez l’animal, il est recommandé de suivre la croissance et la maturation sexuelle (stades de Tanner). Lors d’une prescription d’antidépresseur de plus de 3 mois chez un adolescent prépubère, une surveillance du bilan endocrinien est recommandée, voire une consultation spécialisée en cas de doute.
> La levée d’inhibition doit être surveillée. La durée totale du traitement sera de 6 à 12 mois. L’arrêt, sous surveillance médicale, sera toujours progressif sur plusieurs semaines ou mois pour prévenir le risque de rechute, en choisissant de préférence une période de stabilité sociale et affective.
Les anxiolytiques ou hypnotiques ne sont pas recommandés en première intention. Ils peuvent se discuter sur une courte durée.
> Dans certains cas, une hospitalisation peut être envisagée : risque important de passage à l'acte, formes sévères, impossibilité de mettre en place un suivi ambulatoire suffisamment structuré et soutenant, contexte familial défavorable voire menaçant… En fonction des structures de soins locales et de la symptomatologie, l'hospitalisation peut être programmée en pédiatrie, au mieux dans une unité de médecine pour adolescents ou en pédopsychiatrie, selon la sectorisation.
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