Depuis plus de 20 ans, les données se multiplient pour montrer l’indigence de la coopération entre MG et Psy et les effets délétères de l’insuffisance de liens entre ces professionnels (fragmentation des soins, retard au traitement des troubles mentaux sévères, interruptions de soins, perte d’informations, etc.). Parmi 6 pays européens, la France est le pays où l’adressage du MG au psy est le plus faible. C’est aussi le pays le moins bien classé en matière de santé mentale positive (9e rang sur 11 des pays européens) alors que le taux de détresse psychique y est élevé (3e rang sur 11). Il est légitime d’espérer une amélioration de l’état de santé mentale des Français grâce à l’amélioration de la coopération entre médecins généralistes et psychiatres.
Afin de remédier à cet état de faits, le Collège National pour la Qualité des soins en Psychiatrie a émis une recommandation de bonne pratique, labellisée HAS, sur le courrier d'adressage d'un patient du médecin généraliste au psychiatre et du psychiatre au médecin généraliste. Il a en effet été démontré que la qualité de ces courriers échangés influence favorablement la qualité de la collaboration entre professionnels de santé.
-› Ainsi, le courrier d’adressage du Médecin généraliste au psychiatre devrait contenir les éléments suivants :
=› Les motifs de recours au psychiatre. Afin de favoriser la coopération, le motif de consultation doit se formuler sous la forme d’une question qu’adresse le MG au psychiatre. L’explicitation de cette question permet d’ouvrir une modalité d’échange de type collaboratif puisqu’il oriente la réponse du psychiatre sur un mode non pas académique mais centrée sur la situation particulière présentée par le MG.
=› Les principaux éléments symptomatiques et l’impression ou les hypothèses diagnostiques du MG. Si le MG souhaite transmettre une information sur son impression ou ses hypothèses diagnostiques, cette information aura été préalablement partagée et discutée avec le patient puisque le courrier pourra être lu par le patient.
=› Les problèmes de santé somatiques et les traitements en cours.
=› Les éléments les plus significatifs de l’histoire médicale et psychiatrique sont transmis avec l’accord du patient.
=› Les réactions notables liées à des traitements précédemment ou actuellement prescrits pour le trouble psychique (données d’efficacité et de tolérance).
=› Il est souhaitable que le MG informe le psychiatre, s’il possède l’information et avec l’accord du patient, des éléments de l’histoire personnelle du malade et de son contexte de vie, familial et/ou psychosocial qu’il juge importants pour la prise en charge.
=› Les modalités du suivi partagé concernant le suivi du problème psychique de son patient. Il est donc essentiel que le médecin généraliste, dès son premier courrier, puisse exprimer ses attentes quant à sa place dans le suivi
=› Les éventuelles suggestions thérapeutiques
=› Les informations échangées avec le patient pour justifier d’une consultation auprès d’un psychiatre
Le MG informe le psychiatre de ce qu’il a dit au patient pour lui proposer une consultation avec un psychiatre. Cette information facilite l’ajustement du psychiatre au contexte de la demande.
-› La recommandation précise aussi le contenu du courrier que le psychiatre adresse en retour au MG.
En 5 points
Obésité : suivi d’un patient sous aGLP-1
Cas clinique
La fasciite nécrosante
Mise au point
La périménopause
Mise au point
La sclérose en plaques