C’est officiel : les antécédents de syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) post-infection à SARS-CoV-2 ont été retirés de la liste des contre-indications absolues à la vaccination anti-Covid-19. C’est ce qu’annonce un message DGS-Urgent diffusé le 23 août. Pour rappel, en février-mars 2022, le Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale (COSV) et la Haute Autorité de santé (HAS) avaient déjà préconisé de lever la contre-indication à la vaccination anti-Covid-19 chez les enfants présentant un antécédent de PIMS post-infectieux. Les instances considéraient alors que la vaccination pouvait être réalisée dès trois mois suivant l'épisode de PIMS.
Parmi les arguments avancés : l’absence de preuve d’un lien entre vaccination anti-Covid-19 et PIMS, l’absence de preuve d’un risque de second PIMS notamment à la suite d’une vaccination, la possibilité d’une réinfection à la suite d’un PIMS, l’efficacité de la vaccination pour éviter les cas de PIMS.
Au total, selon le DGS-Urgent, la liste actualisée des contre-indications reconnues à la vaccination anti-Covid-19 est la suivante :
1. Contre-indications inscrites dans les dernières versions des résumés des caractéristiques du produit (RCP) :
a) Contre-indications pour tous les vaccins autorisés en France : antécédent d'allergie documentée à un des composants du vaccin, produit actif ou excipients tels que mentionnés dans le RCP ; réaction anaphylactique au moins de grade 2 (atteinte au moins de 2 organes) secondaire à une injection d'un vaccin contre la covid-19, confirmée par une après expertise allergologique.
b) Contre-indications aux vaccins Vaxzevria (Astra Zeneca) et JCovden (Janssen) : personnes ayant déjà présenté un ou plusieurs épisodes de syndrome de fuite capillaire (contre-indication commune au vaccin Vaxzevria (AstraZeneca) et au vaccin JCovden (Janssen)) ; personnes ayant présenté un syndrome thrombotique et thrombocytopénique (STT) à suite d’une vaccination par le vaccin Vaxzevria (AstraZeneca) ou le vaccin JCovden (Janssen).
2. Recommandation médicale de ne pas initier une vaccination (première dose) : myocardites ou myo-péricardites associées à une infection par SARS-CoV2.
3. Recommandation établie après concertation médicale pluridisciplinaire de ne pas effectuer une dose supplémentaire de vaccin (deuxième dose ou dose de rappel) suite à la survenue d'un effet indésirable d'intensité sévère ou grave attribué à une précédente injection de vaccin signalé au système de pharmacovigilance (par exemple : la survenue de myocardite, de syndrome de Guillain-Barré, de syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (PIMS)...).
4. Recommandation établie par un centre de référence maladies rares (CRMR) ou un centre de compétence maladies rares (CCMR) après concertation médicale pluridisciplinaire (avis collégial documenté) de ne pas initier la vaccination contre la covid-19.
S’ajoutent des contre-indications médicales temporaires faisant obstacle à la vaccination contre le Covid-19 : traitement par anticorps monoclonaux anti-SARS-CoV-2 ; myocardites ou péricardites d'étiologie non liée à une infection par SARS-CoV-2 survenues antérieurement à la vaccination et toujours évolutives ; syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) post-infection par le SARS-CoV-2, pendant 3 mois suivant la survenue du PIMS. La vaccination peut avoir lieu passé ce délai, après récupération d’une fonction cardiaque normale, et en l’absence de tout syndrome inflammatoire.
Le certificat médical de contre-indication, seulement pour les professionnels
Par ailleurs, le DGS-Urgent rappelle que plusieurs semaines après l’adoption par le parlement du projet de loi Veille et sécurité sanitaire en matière de lutte contre le Covid-19 - qui met fin aux mesures exceptionnelles prises contre le Covid-19 - l’obligation vaccinale de certains professionnels reste en vigueur. Ainsi, certaines dispositions comme les exceptions liées aux contre-indications à la vaccination « ont été reprises dans le décret n° 2022-1097 du 30 juillet 20221 afin de permettre aux professionnels soumis à l’obligation vaccinale, qui présenteraient une contre-indication à la vaccination, de disposer d’un certificat dérogatoire délivré par l’Assurance Maladie ».
Le formulaire CERFA "Certificat médical de contre-indication à la vaccination COVID-19" n° 52361#03 correspondant à destination des médecins est disponible sur le site AmeliPro. « Dans le cas où le patient serait un professionnel concerné par l’obligation vaccinale, il devra transmettre le deuxième volet du certificat de contre-indication à son employeur. Ce volet est administratif, sans données médicales. Le patient pourra faire une photocopie du deuxième volet afin d’en conserver un exemplaire », précise le DGS-Urgent. Concernant le grand public, en l'absence de passe sanitaire, l'utilisation du formulaire n'est pas nécessaire.
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