Les pilotes et les membres d'équipage d'hélicoptères du Samu ont menacé mardi 29 avril d'une grève cet été si rien n'était fait pour leurs rémunérations et les budgets alloués aux compagnies d'hélicoptères par les hôpitaux. « Dès cet été, les pilotes d'hélicoptères du Samu ainsi que les membres d'équipage (...) cesseront leur activité en France », a menacé mardi la branche hélicoptères Samu du Syndicat national du personnel navigant de l'aéronautique civile (SNPNAC).
Le SNPNAC dénonce des salaires trop faibles : 2 300 euros net pour un pilote du Samu débutant pour un équivalent 35 heures, autour du Smic pour les copilotes et membres d'équipages techniques. « Nous sommes les moins bien rémunérés d'Europe, on est à 3 % de moins que les équipages roumains par exemple », a expliqué auprès de l'AFP Alexandre Hinaux, pilote d'hélicoptère à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) et secrétaire général de la branche hélicoptères Samu du SNPNAC.
3 100 euros en fin de carrière
En fin de carrière, les pilotes peuvent espérer toucher 3 100 euros, selon le syndicat. Le Samu recourt à des hélicoptères principalement pour transporter en urgence des patients vers un hôpital lorsque les secours en ambulance prendraient trop de temps, et dans une moindre mesure pour des transports entre hôpitaux.
Ce sont des compagnies d'hélicoptères privées qui assurent ces missions pour le compte des hôpitaux. Il y en a trois principales : les français SAF et HBG et le britannique Babcock. Les hôpitaux reçoivent le budget pour ces contrats des ARS.
Mais selon le SNPNAC, les « impayés » sont « colossaux » : « Certains établissements hospitaliers doivent encore aux sous-traitants plusieurs millions d'euros », une quarantaine, selon Alexandre Hinaux, « mettant en péril leur viabilité », écrit le syndicat dans un communiqué. « Face à cette situation intenable, les professionnels dévoués à leur mission de transporter en toute sécurité les équipes médicales pour garantir un accès des malades aux hôpitaux en moins de trente minutes se voient contraints de cesser leur activité, la mort dans l'âme », a menacé le SNPNAC.
Le syndicat réclame un investissement « de 50 millions d'euros, soit moins de 4 % du budget total de l'ensemble des transports sanitaires français » qui « permettrait d'aligner les salaires sur la moyenne basse européenne et de pérenniser ce service vital ».
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