La réduction du temps de travail des internes à 48 heures par semaine entrera officiellement en vigueur à compter de ce vendredi 1er mai 2015.
Après des années de rappels à l’ordre de l’Europe, la France s’est résolue à encadrer strictement la durée hebdomadaire de travail des jeunes médecins en formation. Selon un récent décret, les obligations de service passent de 11 à 10 demi-journées par semaine, dont 8 à l’hôpital, une demi-journée de formation et une autre consacrée au temps personnel.
Les hôpitaux grimacent
Si la réduction du temps de travail à 48 heures maximum constitue une avancée pour les internes, qui exercent en moyenne plus de 60 heures par semaine (selon une enquête de l’ISNI), l’application de la nouvelle réglementation risque de poser problème aux établissements insuffisamment préparés.
La Fédération hospitalière de France (FHF) et les conférences de directeurs généraux, de présidents de CME et de doyens de médecine, ont récemment demandé à Marisol Touraine, en vain, de reporter d’un semestre l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, invoquant « un changement culturel majeur dans la vie des établissements » difficile à mettre en place en quelques semaines.
« C’est un énorme problème pour nous, personne n’est prêt, tout le monde se ronge les ongles, a confié à l’AFP le Pr Loïc Capron, président de la CME de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP). La tradition veut qu’un interne ne compte pas ses heures. Après deux gardes et un repos de sécurité, ils auront déjà fait leur semaine de travail. »
Un planning prévisionnel
Dans les faits, le nouveau rythme de travail devrait prendre du temps avant de définitivement entrer dans les mœurs. Le ministère de la Santé prépare plusieurs arrêtés devant préciser l’application des nouvelles règles et l’expérimentation du samedi matin de garde. « Sur le papier, ça démarre, mais dans les faits, il sera difficile de rester dans les clous », explique au « Quotidien » Jérôme Pinot, porte-parole de l’ISNI.
Un tableau prévisionnel de service mensuel va être mis en place dans les établissements. Il devra être rempli avant le 20 de chaque mois et mentionner les heures de travail des internes, leurs cours, leurs gardes, le repos de sécurité... La commission d’organisation de la permanence des soins sera chargée de vérifier le bon déroulement des opérations. « Avec ce système, nous espérons pouvoir pointer les dysfonctionnements et améliorer le dispositif », conclut Jérôme Pinot.
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