« Le préjudice moral est très fort », confesse Thelma, étudiante en PASS à l’Université de Paris, ex-Paris V. Ce dimanche 6 juin, alors qu’elle pensait avoir été admise en kinésithérapie, elle reçoit finalement un mail de l’université lui mentionnant une « erreur matérielle ». L’étudiante ne pourra pas accéder en deuxième année de filière santé. Un faux espoir.
Cinq jours plus tôt, tous les étudiants en première année de santé à l’université de Paris étaient invités à hiérarchiser leur choix de filière sur la plateforme PASSWEB. La fac avait préalablement averti que les étudiants n’ayant pas validé tous leurs 60 ECTS - « qui correspondent à plus de 10/20 dans trois de nos matières », précise Thelma - ne pourraient pas faire de choix pour l’année prochaine. Néanmoins, ces étudiants arrivent tout de même à s’inscrire. Quelques heures plus tard, certains sont admis directement en kiné ou à l’oral de maïeutique.
« Comme la fac a souvent modifié les règles cette année, nous avons pensé que les conditions pour être sur liste complémentaire avaient été modifiées. Nous avons cherché à contacter la fac, sans réponse », se souvient Thelma. La sentence tombe finalement dimanche dans la soirée : « je ne suis prise nulle part ». Difficile de savoir pour l’heure combien d’étudiants parisiens sont concernés par cette erreur d’algorithme.
Des places vacantes en kiné et maïeutique ?
Le même dimanche soir, d’autres étudiants parisiens ont également reçu un appel de l’université, leur proposant cette fois-ci « d’être admis directement en kiné ou maïeutique, alors qu’ils n’avaient même pas passé l’épreuve pour », explique Dionsaba, étudiante en PASS à l’Université de Paris. En cause : des places vacantes dans les deux filières. « Et pour ceux qui se désistent, on ne sait pas si les places seront redistribuées ou pas », précise Thelma.
L’étudiante redouble sa première année, après une PACES l’année dernière. « Avec 10 de moyenne, je ne suis même pas admise en maïeutique, alors que l’année dernière j’aurais pu être admise avec un 8/20 », ajoute Thelma, qui bûche aujourd’hui sur les rattrapages de sa matière mineure - santé des populations - en espérant accéder à une L2 « puis retenter ma chance en médecine l’année prochaine ».
« C’est beaucoup de stress »
« Personnellement, je compte me réorienter », indique Dionsaba, également redoublante. Pour cette première année de mise en place de la réforme des études de santé, l’étudiante a opté pour le droit comme mineure. « Mais en droit, nous n’avons pas accès aux rattrapages, contrairement aux autres, alors que la ministre de l’Enseignement supérieur a pourtant précisé dans un communiqué, la semaine dernière que tous les parcours accéderaient à une session de rattrapage », déplore-t-elle.
Désabusés, certains étudiants de l’université parisienne ont lancé le #FuyezUP, pour « Fuyez l’Université de Paris », sur les réseaux sociaux. Parmi eux, Luis, qui regrette « un gros manque de communication de la faculté ». « Il y a eu des erreurs sur l’affichage de nos résultats fin mai, l’université nous a appelés 30 minutes plus tard pour nous dire de ne pas tenir compte des notes affichées. Il n’y a eu aucune excuse, alors que nous travaillons depuis 10 mois. C’est beaucoup de stress. »
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre