LES ARBITRAGES ont été rendus. Ce sont 7 500 étudiants (soit 100 de plus) qui seront admis à franchir la première année commune aux études de santé (PACES). En outre, 500 étudiants issus d’autres filières (ingénieurs, grandes écoles…) seront autorisés à entrer en médecine par la voie de passerelles à l’issue de cette année universitaire (contre seulement 300 aujourd’hui).
Après trois années de blocage à 7 400, le numerus clausus bénéficiera donc d’une impulsion du gouvernement. « Nous avons décidé avec Xavier Bertrand d’augmenter le numerus clausus et le nombre de places réservées aux passerelles pour porter à 8 000 le nombre d’étudiants admis en 2e année de médecine à l’issue de cette année universitaire, annonce Laurent Wauquiez au « Quotidien ». Notre préoccupation a été de donner un coup de pouce au numerus clausus sans créer d’embouteillages dans dix ans. Il est important de bien gérer les curseurs. Une autre raison a dicté notre approche : il est absurde d’être aussi rigoureux et sélectif avec nos étudiants et de faire venir ensuite des étudiants de Roumanie, d’Algérie ou du Maroc ; ce schéma n’est pas cohérent. »
Le coup de pouce porte à la fois sur le nombre de places réservées à la première année commune aux études de santé (PACES) et sur les places réservées aux passerelles. Pourquoi ces hausses ? « Nous observons des évolutions dans la pratique médicale, explique Xavier Bertrand. Nous avons de plus en plus de professionnels à temps partiel, et pas seulement chez les femmes, et l’activité médicale est différente d’il y a 20 ou 30 ans. »« Je préfère ne pas avoir à gérer la pénurie dans 10 ans comme, avec Nora Berra, nous sommes obligés de le faire aujourd’hui, poursuit le ministre de la Santé. Cette hausse ne règle pas toutes les questions de démographie médicale, j’en ai bien conscience, mais c’est un élément clé d’une stratégie globale ». La démographie sera un sujet central des prochaines semaines. Xavier Bertrand a prévu de rencontrer l’ensemble des professionnels de santé pour aborder le dossier « de façon plus large ».
Les passerelles à l’honneur.
« Nous entendons poursuivre sur l’augmentation du nombre de places réservé aux passerelles, précise Laurent Wauquiez. Ce cursus est intéressant car il permet de diversifier le profil des médecins en permettant à des gens qui ont fait un premier cursus en licence, en école d’ingénieur, en économie ou dans d’autres filières, de bifurquer sur une formation de médecin et d’intégrer la faculté de médecine. L’idée, par exemple, est de les faire intégrer la médecine dès la 2e année pour s’assurer qu’ils auront les connaissances suffisantes en anatomie, physiologie… »
Cette hausse du numerus clausus était attendue, mais aussi redoutée. Son annonce a déclenché une vague de réactions hostiles, ces derniers jours, de la part des doyens, des étudiants et des internes en médecine. Les acteurs du monde universitaire s’inquiètent des conséquences de l’augmentation du nombre d’étudiants en médecine sur la qualité de la formation initiale. « Il est hors de question de pénaliser la qualité de la formation, assure Xavier Bertrand. Les doyens et les internes ne sont pas opposés à la hausse du numerus clausus mais ils veulent accueillir les étudiants dans de bonnes conditions. Message reçu. »« Nous nous sommes assurés que cette augmentation était compatible avec les capacités de formation des facultés, précise Laurent Wauquiez. Avec 100 places supplémentaires réparties sur une quarantaine de facultés, la hausse reste surmontable. Il ne s’agit pas de brader la formation de nos étudiants en médecine mais de trouver un dosage adéquat par rapport à un excès de rigueur. »
Le relèvement du numerus clausus va avant tout profiter aux Antilles, à la Guyane, à la Nouvelle-Calédonie et à la Polynésie Française comme le prévoit le Plan Outre-Mer. La faculté de Créteil, qui a ouvert une antenne à Torcy, en Seine-et-Marne, bénéficiera également de cette augmentation.
Des voix se réjouissent d’une hausse d’étudiants en médecine. Les pédiatres la réclament depuis plusieurs années. La CSMF estime « utile » cette augmentation mais réclame une approche qualitative des effectifs des futurs médecins et la mise en place de numerus clausus régionaux.
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