« EN 2016, l’examen national classant (ENC) va connaître une vraie révolution en basculant dans l’ère du numérique. En matière d’évaluation des connaissances, on va quitter la préhistoire pour arriver dans la vraie vie, celle qu’on connaît tous les jours dans nos hôpitaux », indique le Pr Charles-Hugo Marquette, chef du service de pneumologie du CHU de Nice.
Ce dernier estime que l’ECN, dans sa forme actuelle, avec des dossiers papiers, ne permet pas d’évaluer de manière très juste les étudiants. « Sur 8 000 candidats, on peut estimer que les 1500 premiers et les 1500 derniers sont relativement à leur place. Mais les 5000 restants ont un classement qui relève pour une bonne partie de l’aléatoire. En principe, on classe ces 8 000 étudiants sur 1 000 points puisqu’il y a 10 dossiers avec 100 points chacun. Mais comme le meilleur est à 850 points et le moins bon à 500 points, en réalité, le classement se fait sur 350 points. Ce qui rend très élevé le nombre d’ex-aequo potentiels », souligne le Pr Marquette, en insistant sur le caractère obsolète des dossiers papiers, qui ne correspondent pas à la vraie vie de la médecine.
En juin 2013, 2014 et 2015, l’examen continuera à être organisé sous sa forme actuelle. Mais en juin 2016, on passera à des épreuves dématérialisées avec des ECN réalisés sur tablettes tactiles avec correction automatique. « Les étudiants plancheront sur des tablettes numériques qui permettront une évaluation bien plus optimale des connaissances. Grâce à l’outil informatique, les dossiers pourront contenir de l’imagerie, des vidéos, avec des écouteurs pour écouter une auscultation… ou le dialogue singulier entre un médecin et un patient. Cela sera un vrai tournant. Aujourd’hui, avec un dossier papier, l’étudiant peut avoir à commenter un scanner thoracique quasiment pixellisé alors que, tous les jours, à l’hôpital ou en clinique, il regarde tous les examens sur écran haute définition », explique le Pr Marquette.
Selon lui, cette évolution permettra de faire entrer, dans l’évaluation des connaissances, les outils utilisés en médecine respiratoire. « On peut très bien imaginer que l’étudiant puisse utiliser la polygraphie ventilatoire, un tracé de mesure de la fonction respiratoire, un scanner thoracique, une scintigraphie…On compte donc sur les pneumologues pour être en première ligne dans la mise en œuvre de cet iECN », indique le Pr Marquette.
La France sera le premier pays au monde à prendre ce virage pour examen de haut niveau en médecine. « Cela demande bien sûr un gros travail de préparation en amont pour le Centre national de gestion (CNG) du ministère de la santé, qui organise l’examen. Une grande attention, notamment, est apportée pour sécuriser toutes les données qui transiteront sur le système informatique utilisé pour l’examen », souligne le Pr Marquette, en précisant que, pour cet examen, toutes les tablettes numériques seront fournies aux étudiants. En attendant, les universités vont s’organiser pour leur proposer une préparation adaptée à ce type de support. Pour cela, elles envisagent de partager une même plate-forme d’évaluation, intitulée SIDES, avec la constitution d’une base de données d’entraînement qui devrait ouvrir en septembre 2013. « On peut d’ores et déjà retrouver de nombreuses informations sur le site (www.side-sante.org) du Système informatique distribué d’évaluation en santé », précise le Pr Marquette.
D’après un entretien avec le Pr Charles-Hugo Marquette, chef du service de pneumologie du CHU de Nice.
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