Pour un étudiant en médecine, l’installation demeure trop souvent un projet lointain jusqu’à ce… qu’il se réalise. Avec ses difficultés, ses surprises, ses lourdeurs liées à l'inexpérience fiscale ou managériale.
La fondation Bordeaux université* a organisé fin mars une rencontre avec les étudiants de 5e et 6e années de médecine afin de les aider à mieux préparer cette étape cruciale. Cette soirée d’échanges a fait la part belle aux témoignages de jeunes installés, aux conseils de médecins expérimentés et d’experts (Ordre, assurances, cliniques).
Surprises administratives
« J’ai fini mes études en octobre dernier et me suis installé en novembre comme collaborateur dans un cabinet de médecine générale à Bordeaux, tout en ayant un poste de chef de clinique, explique le Dr Nicolas Rousselot. Ma première surprise fut de constater qu’il était impossible de m’installer immédiatement en raison de délais pour obtenir les certificats nécessaires auprès de l'université et de l'Ordre. »
Il découvre ensuite les contraintes administratives incontournables lors de l’installation : inscriptions à l'Ordre, à la CPAM, à l'URSSAF, à la caisse de retraite, auprès des banques et des assurances pour la prévoyance, la responsabilité civile… « Cela m’a occupé à mi-temps pendant un mois, poursuit-il, mais j’ai été très bien accompagné par l’Ordre et l'assurance-maladie. Néanmoins, il faut tout vérifier ; une petite erreur dans mon dossier URSSAF s’est avérée longue à réparer. »
Se forger une expérience
Autre « erreur » pointée par un confrère : « Vous auriez mieux fait de débuter en janvier pour bénéficier pleinement des taux avantageux proposés par l’URSSAF durant les deux premières années civiles. »
Le Dr Laurence Dahlem, elle, a choisi de patienter. Elle effectue des remplacements depuis qu'elle a fini son internat en 2014. « La vie d’un remplaçant ? D’abord terminer sa thèse, puis trouver un remplacement, ce qui n’est pas facile à Bordeaux, c’est pourquoi le travaille autour d’Agen (Lot-et-Garonne). Cela me permet de me forger une expérience, le temps de préciser mon projet. Et, le moment venu, j’aurai moins de démarches à remplir. »
Dominique Favre, directeur de la communication chez Interfimo a présenté les différents types de sociétés d’exercice (SCM, SCP, SEL, SISA) et insisté sur deux garde-fous indispensables à une bonne installation avec un ou plusieurs confrères : « Écrire un règlement intérieur (modes de rémunération, gardes, vacances…) et un pacte d’associé qui définit ce qui se passe en cas de décès ou invalidité. Car, si au début on s’entend bien, avec le temps des dissensions peuvent apparaître. Autant les prévenir. »
Les quelques étudiants présents ont engrangé ces précieux conseils, même si pour eux, l’installation représente toujours un « saut dans l’inconnu ».
*Créée en 2009, la fondation rassemble entreprises, institutions, particuliers, associations, qui participent au financement d’activités de recherche, de formation et de diffusion des savoirs
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