Entamée en 2009, la réforme visant à moderniser le 3e cycle des études médicales est prête à aboutir.
La version finale du projet de décret des ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur a été validée par l'ensemble des acteurs (jeunes, doyens, enseignants) et doit être validée cet été par le Conseil d'État. Un décret et plus d'une trentaine d'arrêtés sont attendus avant la fin de l'année 2016. Tour d'horizon des changements attendus dès la rentrée 2017.
Nombre de DES et CoDES
Le nombre des diplômes d'études spécialisées (DES) a été revu de fond en comble pour la réforme. Les DESC vont disparaître. Début décembre 2015, un arrêté a fixé à 43 le nombre de spécialités (Co-DES compris). La médecine d'urgence, la médecine légale et la gériatrie font leur entrée dans la liste. Un Co-DES à 3 branches — Médecine interne et immunologie clinique/Maladie infectieuses et Tropicales/Allergologie — verra également le jour. « Il formera des médecins polyvalents et exclusifs en allergologie », précise le Pr Benoît Schlemmer, ancien doyen de Paris VII chargé de piloter cette réforme. Toutefois, les étudiants ont quelques réserves. « C'est une spécialité très transversale. Il sera indispensable de bien définir le champ de compétences », prévient Maxime Rifad, ex-responsable des perspectives professionnelles de l'ANEMF. Enfin, un arbitrage est en cours sur la création d'un DES de chirurgie maxillo-faciale.
Durée des spécialités
L'architecture des DES va être modifiée. Ainsi, l'internat sera décomposé en trois étapes : la phase socle d'un an, d'approfondissement de deux ou trois ans et de consolidation d'un ou deux ans. À ce jour, la durée des 12 DES de chirurgie a été fixée à six ans au lieu de sept. La durée des DES des 26 spécialités médicales et de la biologie médicale a été fixée à cinq ou quatre ans. Longuement débattue, la durée du DES de médecine générale restera à trois ans. « Il passera à quatre ans si les effectifs de maîtres de stages sont suffisants dans tous les types de stages et toutes les subdivisions, s'il y a un référentiel commun pour le suivi et l'évaluation des internes et enfin si l'on donne plus de moyens à la filière de médecine générale pour l'encadrement universitaire », souligne Yves-Marie Vincent, président de l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG).
Contrat de formation et statut de l'interne
À l’issue de la validation de la première phase, l'étudiant du 3e cycle conclura un contrat de formation avec le directeur de la faculté et le responsable de la spécialité, définissant les objectifs pédagogiques et le projet professionnel de l'étudiant. Les options et une éventuelle formation spécialisée transversale (FST), ouvrant droit à un exercice d'une surspécialité, seront également mentionnées. Les étudiants démarrant le 3e cycle auront le statut d'interne durant les deux premières phases de leur DES.
En revanche, pour la dernière phase, les étudiants seront reconnus comme « assistants spécialistes du 3e cycle » (hors médecine générale). « L'étudiant sera accompagné, il s'agit d'une mise en autonomie progressive. C'est une victoire », précise Baptiste Boukebous, président de l'Intersyndicat national des internes (ISNI). « Ils seront toujours encadrés par les seniors », ajoute le Pr Jean-Luc Dubois-Randé, président de la conférence des doyens. Ce changement n'aura pas d'influence sur le nombre de postes de chef de clinique confirment les Prs Schlemmer et Dubois-Randé. Les effectifs devraient augmenter au contraire. Toutefois, Baptiste Boukebous rappelle la nécessité d'avoir une visibilité « complète et prospective » des postes. Dorénavant, la soutenance de thèse sera un passage obligé avant l'entrée dans la dernière phase.
Les internes des spécialités chirurgicales et interventionnelles (endoscopie, radiologie) qui souhaitent accéder au secteur II devront suivre une troisième année d'assistanat.
Suivi et évaluation des internes
Tous les étudiants du 3e cycle seront évalués à l'issue de chaque stage et de chaque phase. La mise en place du portfolio pour assurer ce suivi est en encore en débat, notamment son contenu. Les collèges de spécialités, les enseignants et la conférence des doyens s'attellent à la tâche. « Il y aura des variations entre les spécialités mais la maquette est identique. Un cahier des charges est en cours », commente le Pr Dubois-Randé. Le portfolio devra contenir les connaissances et les compétences acquises par les internes ainsi que les stages effectués.
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