Fermez les yeux, respirez, méditez… Les étudiants en première année commune aux études de santé (PACES) de Toulouse ont assisté mardi 17 janvier à leur première séance d’auto-hypnose et de sophrologie. Ils n’étaient pas là pour suivre un cours, mais pour s’approprier ces techniques de relaxation préconisées contre le stress et l’anxiété, auxquels ils sont particulièrement exposés.
Environ 160 étudiants s’étaient inscrits et une centaine ont participé à ce premier atelier organisé en deux sessions de deux fois deux heures.
L’ACEMT (Association corporative des étudiants en médecine de Toulouse) et le TAT (Tutorat associatif toulousain) sont à l’origine de cette initiative gratuite. Elle intervient alors que les résultats aux examens du premier semestre seront rendus publics dans quelques jours à Toulouse.
« C’est un moment d’énorme tension pour tous les étudiants et on constate qu’ils ne sont pas armés pour le vivre », explique Quentin Laune, étudiant en troisième année de médecine et vice-président du TAT.
Un étudiant sur deux se dit stressé
En 2015, une enquête menée par l’association auprès des étudiants en PACES révélait que plus de 45 % des primants se disaient « beaucoup stressés » et que cela avait un impact négatif sur leurs études et leur état de santé.
L'ACEMT et le TAT planchaient depuis plusieurs mois sur l’organisation de ces séances d’initiation à l’auto-hypnose et à la sophrologie. Elles ont reçu l’appui de la faculté de médecine, qui a mis à leur disposition des locaux. Les intervenants bénévoles, tous diplômés d’État mais pas forcément médecins, sont issus du Service inter-universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé de Toulouse (SIMPPS).
Des outils concrets pour lutter contre l’anxiété
Cette première sera suivie par d’autres séances, si l’accueil des étudiants est positif. Selon Quentin Laune, les premiers retours sont encourageants : « Les étudiants étaient curieux et ils ont découvert que le stress n’est pas une fatalité et qu’on peut limiter ses conséquences néfastes. »
L’objectif des ateliers est avant tout pratique avec des exercices concrets que chacun peut appliquer. Par la suite, le TAT espère organiser des ateliers plus tôt dans l’année, avant les examens (mais sans gêner le programme des révisions), pour permettre aux candidats de la PACES de bénéficier pleinement de ces techniques.
L’ambition dépasse le cadre de la préparation aux examens. « Notre profession est très exposée au burn-out, rappelle Quentin Laune. C’est donc important de sensibiliser très tôt les futurs médecins à cette question et de leur donner des outils pour se protéger. »
Plus d’un praticien sur deux se dit concerné par le burn-out, selon une enquête en ligne réalisée en novembre 2015 par le Centre national des professions libérales de santé (CNPS) et l’association Soins aux professionnels de santé (SPS). 29 % d'entre eux disent souffrir d'épuisement professionnel et 45 % déclarent avoir déjà connu une telle situation.
Des structures, comme le BIPE (Bureau Interface Professeurs Etudiants) de l’Université Paris VI, tentent elles-aussi d'appréhender cette question dès les études.
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