Une PACES décentralisée pourrait ouvrir à Pau (Pyrénées-Atlantiques) à la rentrée prochaine. Le conditionnel est de mise, car dans certains couloirs de l’Université, on aime rappeler que les promesses n’engagent que ceux qui y croient…
Cette décentralisation répond pourtant à une forte demande des départements en proie à la désertification médicale. Pau, mais aussi Périgueux sont sur les rangs. Objectif : faciliter l’accès des étudiants de ces départements aux filières médicales, en espérant qu’une fois formés, ils reviendront ouvrir un cabinet au pays.
Un axe Juppé-Bayrou ?
Des arguments auxquels ne croit guère le doyen Pierre Dubus : « Après la PACES, les étudiants partent faire leur 2e et 3e cycle à Bordeaux, Paris ou Lille… rien ne dit qu’ils reviendront. Et si l’on parle de réussite, une récente étude montre que ce sont les étudiants des Pyrénées-Atlantiques qui réussissent le mieux en PACES. Aussi, je crois que les demandes de PACES décentralisées répondent surtout aux besoins de confort des parents. » Pour d’autres, la dimension politique ne serait pas étrangère à ces propositions : en particulier l’axe Juppé-Bayrou (maire de Pau)… Même s’il n’est plus d’actualité.
« Des PACES à Pau, Périgueux, Dax, Agen… pourquoi pas ! reprend Pierre Dubus, mais il faut des moyens (informatique, audiovisuel…) qui sont mutualisés au niveau de l’Université et sur lesquels je n’ai pas la main. » Et si la région Nouvelle Aquitaine semble prête à prendre en charge une partie de ces dépenses… une difficulté de taille demeure : l’organisation des Enseignements Dirigés et surtout du tutorat* à 220 km de Bordeaux.
Revoir le 3e cycle et les ECN
Aussi, pour améliorer la démographie médicale, la fac de médecine a ses propres idées. Par exemple, la construction d’un parcours de formation de 3e cycle entièrement régional, pour la médecine générale. « Après trois ans passés à Agen, Périgueux, Pau ou Dax, un interne qui travaille avec les réseaux de santé locaux sera plus enclin à s’installer, indique Pierre Dubus. Mais il faut maintenir les structures hospitalières en place, proposer des stages diversifiés. De plus, je ne suis pas opposé à une réforme des ECN qui permettrait de régionaliser la distribution des postes dans certaines spécialités (MG, psy, urgences). Envoyer un généraliste aquitain à Amiens est aberrant, nous avons les moyens de les former sur place ! Cette réflexion sera amorcée avec l’ARS et la région Nouvelle Aquitaine, mais après la réforme du 3e cycle qui nous attend. »
* Condition sine qua non, émise par l’Université, à l’ouverture de PACES décentralisées
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