Emanuel Loeb, nouveau président de l’Intersyndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH), annonce qu’un préavis de grève des internes a été déposé pour le mercredi 17 octobre, date de réunion conclusive des négociations conventionnelles.
LE QUOTIDIEN - Pourquoi redoutez-vous des mesures visant à réguler l’installation des spécialistes libéraux ?
EMANUEL LOEB - Nous les redoutons car nous n’avons pas d’informations précises. Lors de la dernière négociation conventionnelle, j’ai demandé au directeur de l’assurance-maladie de nous répondre sur le maintien de la liberté d’installation et de la liberté tarifaire des médecins de secteur II et il n’a pas répondu. Lors d’une rencontre au ministère de la Santé, on nous a laissé entendre que certaines zones - environ 10 - pourraient être ciblées par une limitation de l’installation en secteur II. La ministre a réaffirmé qu’il n’y aurait pas de contrainte à l’installation des médecins généralistes de premier recours. Par contre pour les médecins de second recours et en secteur II, nous n’avons eu aucune précision. Tout ce que l’on demande, c’est une réponse.
Vous assistez aux négociations en tant qu’observateurs. Ce qui s’y dit ne semble pas vous rassurer...
Nous avons l’impression que tout se joue en dehors des négociations conventionnelles. Les syndicats majoritaires discutent en amont lors de réunions avec la caisse ou la Mutualité et en fait, les jeux sont déjà faits. Cela nous inquiète. Si nous pouvions prendre part aux discussions et si elles se déroulaient pendant les négociations, nous pourrions donner un message plus rassurant aux internes. Les dépassements excessifs d’une minorité de praticiens, que l’ISNIH condamne, jettent l’opprobre sur le reste de la profession. Mais ces quelques praticiens ne doivent pas être la justification de la fin de la liberté d’installation en secteur II.
Comment les internes vont-ils se mobiliser ?
Nous avons déposé un préavis de grève auprès du ministère de la Santé pour la journée du 17 octobre, jour de la dernière séance des négociations. Si nous n’avons pas d’engagement écrit de la ministre sur la liberté d’installation dans tous les secteurs, sur la liberté tarifaire et sur la revalorisation des tarifs opposables, nous serons obligés de mener cette journée de mobilisation nationale. Nous envisageons une manifestation à Paris et des mouvements locaux vers les ARS et les caisses primaires.
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