Plusieurs écoles de commerce ont déjà fait entrer les MOOC dans leur cursus. HEC et Polytechnique sont présents sur Coursera. Dans les facultés de médecine, certains doyens se montrent intéressés. L’idée d’intégrer les MOOC au programme fait son chemin.
« Les MOOC évoluent, constate le Pr Albert-Claude Benhamou, directeur de l’UNF3S (université numérique francophone des sciences, de la santé et du sport). Demain, ils peuvent devenir des fragments de maquette de formation, et se retrouver intégrés au système académique classique ».
L’enseignement numérique a déjà mis un pied dans les facultés. À Grenoble, pionnière, la classe inversée est en place depuis 2006 en PACES. Les TD et le tutorat ont remplacé les cours en amphi, les cours sont disponibles sur une plateforme. Mais l’université en régule l’accès.
L’étape suivante sera-t-elle celle des MOOC ? Le responsable des nouvelles technologies à la faculté de médecine grenobloise reste dubitatif. « J’y vois surtout un effet de mode, confie le Pr Daniel Pagonis. Un cours ouvert à tous me paraît être une régression pédagogique par rapport à notre enseignement en ligne extrêmement cadré ». Le Pr Antoine Flahault, a contrario, considère que le processus est lancé : « Il n’y a pas encore de MOOC diplômant en France, mais à mon avis, ce sera la prochaine étape ».
Fioraso veut intégrer les MOOC au DPC
Pour le Pr Benhamou (UNF3S), les perspectives existent aussi pour la formation continue : « Un MOOC permet de s’informer aux meilleures sources universitaires. Ce n’est pas de la science au rabais ». L’UNF3S travaille sur plusieurs projets de MOOC (grands brûlés, sommeil, ménopause, vieillissement, Ébola...). Un public de médecins est visé.
Le conseiller santé de Geneviève Fioraso (secrétaire d’État de l’Enseignement supérieur), par ailleurs doyen de Paris Est, pense que c’est l’avenir. « On a de plus en plus de mal à réunir les médecins libéraux pour le DPC, remarque le Pr Jean-Luc Dubois-Randé. Le MOOC permet de se former à toute heure, entre deux consultations. Nous travaillons à intégrer les MOOC au DPC, mais pas avant deux à trois ans. Le médecin pourra recevoir une formation générale par ce biais. Sur la génétique par exemple, ou sur les grandes pathologies infectieuses en Afrique, la pratique de l’accouchement en milieu extra-hospitalier... Mieux qu’un livre, le MOOC offre une information scientifique triée, ordonnée, actualisée. Les universitaires n’ont pas encore pris le tournant, mais la poussée viendra des jeunes ».
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