Les études de santé ne connaissent pas la crise ! Selon les statistiques de l’administration universitaire francophone et européenne en médecine et odontologie (AUFEMO), 58 567 étudiants se sont inscrits en première année commune aux études de santé (PACES) à la rentrée 2014.
Le nombre de candidats en PACES n’a jamais été aussi élevé depuis sa création en septembre 2010. Ils sont 2 % de plus à avoir pris place sur les bancs des facultés de cette première année qui regroupe la médecine, l’odontologie, la maïeutique, la pharmacie et très souvent la kinésithérapie.
« Les études de santé demeurent très attrayantes depuis plusieurs années, il ne s’agit pas d’un effet de mode autour de séries télévisées comme Grey’s anatomy ou Dr House, explique Sébastien Foucher, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF). Pour nombre de candidats, il y a une figure médicale dans la famille ou dans l’entourage qui a joué dans la décision de choisir les études médicales. »
Même s’il n’y a pas eu à proprement parler de raz-de-marée, vingt-huit facultés ont enregistré une hausse des effectifs en première année. L’augmentation la plus importante, de 25 %, est à mettre à l’actif de Pointe-à-Pitre. Les progressions sont également sensibles à Lyon-Sud (+11,7 %), en Polynésie française (+11,6 %), à Rennes (+10,7 %) Paris XIII (+10,7 %) et Grenoble (+10,3 %).
La défi des grands nombres
A contrario, le nombre d’inscrits a baissé dans 12 UFR. La baisse la plus notable (-13 %) concerne Clermont-Ferrand, qui a limité sa capacité d’accueil à 1 250 places à la rentrée.
La PACES contraint les facultés à gérer les grands nombres. Marseille compte cette année la promotion de première année la plus importante (3 300 étudiants, voir page 3). Huit UFR accueillent plus de 2 000 candidats : Lille II (3 175), Bordeaux (2 669), Montpellier (2 662), Paris V (2 503), Paris VI (2 448), Lyon-Est (2 332), Nancy (2 326), Paris VII (2 155). « Toutes les facultés sont en sureffectif, affirme Sébastien Foucher. Partout, les cours sont diffusés simultanément dans plusieurs amphithéâtres. En terme de pédagogie, cela pose question. »
Le défi de la gestion de promotions pléthoriques concerne au premier chef les universitaires. « Le numerus clausus, qui était fixé à 3 500 dans les années 1990, a été augmenté sans donner proportionnellement des moyens supplémentaires en bâtiments ou en enseignants pour assumer la formation », explique le Pr Jean-Pierre Vinel, doyen de Toulouse-Purpan et président de la conférence des doyens.
Le numerus clausus en question
De l’avis des carabins et des doyens, la PACES n’a pas permis de limiter le gâchis humain. « 80 % des étudiants sur les bancs de la fac ne seront reçus dans aucune filière et plus de la moitié n’auront même pas de débouché derrière », déplore Sébastien Foucher. « La PACES est globalement un échec, il faut la réaménager, confirme le Pr Vinel. Elle est conçue comme un concours et ne se préoccupe pas des objectifs pédagogiques. »
Au-delà du contenu de la première année, se pose en filigrane la question du numerus clausus, outil de régulation soumis à des critiques de plus en plus vives. « Ce concours est de plus en plus difficile à défendre car il est contourné, poursuit Jean-Pierre Vinel. Des étudiants sont collés à 14/20 alors que des jeunes reviennent de Cluj Napoca (Roumanie) pour passer les ECN ». Cela n’empêche pas les bacheliers français de se tourner toujours plus nombreux vers les études de médecine. « Ils se disent que s’il y a une telle sélection, c’est que cela amène à quelque chose d’intéressant derrière », suggère le président de l’ANEMF.
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