Étudiants en médecine : Morgane Gode-Henric, 21 ans, élue à la présidence de l'ANEMF

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Publié le 13/07/2020

Crédit photo : ANEMF

Une femme remplace à nouveau une femme à la tête des carabins. Morgane Gode-Henric, 21 ans, étudiante en 3e année de médecine à la faculté de Nice, vient d'être élue présidente de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), lors des journées d'été à distance. Elle succède à Roxane Hellandsjö-Prost (Lyon 1) qui avait elle-même pris la suite de Clara Bonnavion (Saint-Étienne) . 

Son élection coïncide avec la fin du Ségur de la santé. Les étudiants hospitaliers ont obtenu une hausse de leur rémunération – dont le doublement du salaire de base en quatrième année, à 260 euros – et une indemnité d'hébergement de 150 euros pour les stages ambulatoire en zone sous-dense. L'accord sera signé jeudi 16 juillet au matin.

Si ce compromis salarial est salué, les carabins ont toujours du pain sur la planche. L'année 2020 marque la disparition programmée de la première année commune aux études de santé (PACES) et du numerus clausus, avec désormais deux principales voies d'accès vers les études de médecine (les licences option accès santé – L.AS – et le parcours spécifique accès santé – PASS – avec une mineure dans une autre discipline). Et le nouveau bureau veille au grain ! « On sera très vigilant avec les élus des facultés sur la mise en place de cette réforme, confie la nouvelle présidente au "Quotidien". Nous pensons que le financement fléché de 16 millions d'euros, à répartir sur toutes les facultés, risque d'être insuffisant. Par ailleurs la crise sanitaire a retardé les derniers préparatifs. »

Second cycle, les grands travaux

Autre chantier à risques : la réforme du deuxième cycle qui vise à supprimer les ECNi. Prévue initialement à la rentrée 2020 pour les étudiants entrant en 4e année, elle a été reportée d'une année (les ECN sont maintenues un an de plus mais le nouveau référentiel de connaissances est mis en œuvre et s'applique dès l'année 2020). Quelques calages seront nécessaires à la rentrée pour cette promotion de transition. « Les modalités d'évaluation et de classement de cette promo sont en discussion, confirme Morgane Gode-Henric. Les étudiants auraient des ECN basées sur le nouveau programme de connaissances et un certificat de compétence clinique à passer sous forme d'ECOS [examens cliniques objectifs et structurés]. Il n'y a en revanche pas de point apporté par le parcours ». L'année 2020/2021 doit permettre de former les enseignants et étudiants aux nouvelles modalités pédagogiques (fondées sur le raisonnement clinique et l'acquisition de compétences).

Enfin, même si l'augmentation de la rémunération de base est une vraie avancée, la précarité étudiante demeure. « Il est possible de faire autre chose, notamment sur l'achat des référentiels de révision qui peut coûter jusqu'à 1 300 euros pour un étudiant sur le second cycle », souligne nouvelle présidente. « On a une fenêtre de tir avec ces réformes pour faire baisser l'influence des prépas privées et des éditeurs qui publient les référentiels du collège de spécialités », ajoute-t-elle, précisant que l'ANEMF réclame des référentiels gratuits pour tous.


Source : lequotidiendumedecin.fr