Les pays anglo-saxons, Israël, la Nouvelle-Zélande utilisent la simulation en santé pour certifier à échéance régulière certains spécialistes. La France n’a pas franchi ce cap, où son usage reste réservé à la formation initiale et continue. Mais à terme, les médecins français seront eux aussi certifiés par simulation, pronostiquent les pionniers de la méthode.
Le congrès francophone qui vient de se dérouler à Angers souligne la vitalité du secteur de la simulation en santé. Certaines villes sont pilotes. Angers justement, avec sa plateforme de simulation au cœur du CHU. Nice également, qui a ouvert un centre en 2008, à la faculté. Le Pr Jean-Paul Fournier, responsable du département de simulation au sein de la faculté de médecine, a présenté l’expérience niçoise. Il raconte au « Quotidien » : « Nous avons développé des programmes pour les étudiants de 3e et 6e année qui visent à améliorer leur raisonnement clinique. Ils y passent tous à tour de rôle, soit 300 étudiants par an. On les fait travailler sur mannequin haute fidélité ».
Chaque séance dure quinze minutes. Le mannequin, truffé de capteurs, est manipulé par un enseignant retranché derrière une vitre sans tain. L’étudiant interroge le patient, l’examine, téléphone au besoin au médecin traitant. Il prescrit des médicaments, des examens complémentaires. Les voix du patient et du médecin traitant sont jouées par le professeur. Le debriefing permet d’identifier les points à corriger. Avec un impact plus puissant que n’importe quel cours théorique.
Le centre de simulation niçois travaille à l’étape d’après : l’évaluation professionnelle. Le Pr Fournier réfléchit aux aspects psychométriques. Comment établir un score ? Comment former les évaluateurs ? « Nous espérons lancer l’évaluation des étudiants dans deux ans ». Un cap vient déjà d’être franchi : à Nice, il faut être certifié sur simulateur pour prétendre décrocher un poste de chef de clinique en cœliochirurgie.
Le ministère de la Santé a promis quelques millions d’euros pour développer la simulation médicale, mais sur le terrain, les fonds n’arrivent pas, ou lentement. Le centre niçois a vu son budget supprimé l’an passé. Les formations payantes dispensées aux professionnels (chirurgiens, IADE, urgentistes...) sont sa seule source de revenus.
Les MSU, acteurs clés de l’encadrement des docteurs juniors
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale