DEPUIS 2004, les candidats des épreuves classantes nationales (ECN) se réunissent dans un complexe de Lognes, en Seine-et-Marne, pour choisir leur spécialité d’internat et leur ville d’affectation. Baptisée « amphithéâtre de garnison », la procédure se déroule pendant une quinzaine de jours. Les étudiants sont appelés successivement, selon leur rang de classement, à énoncer leur choix aux personnels du Centre national de gestion (CNG). Ils ont connaissance en temps réel, grâce un écran géant, des places disponibles au moment de leur choix. Or, le CNG souhaite aujourd’hui supprimer cette procédure jugée trop coûteuse et la remplacer par un « amphithéâtre de garnison virtuel ».
Les étudiants en médecine sont inquiets de cette nouveauté qui doit voir le jour dès cette année « sans test préalable du logiciel ». L’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), l’Intersyndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH) et l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) redoutent un « manque de visibilité » concernant les affectations de spécialité et de ville disponibles au moment du choix. D’autant plus que la filiarisation des diplômes d’études spécialisées complémentaires (DESC) de chirurgie générale n’est toujours pas effective contrairement à celle des spécialités médicales.
La crainte de ces organisations est également grande de voir un étudiant changer en dernière minute son choix, ce qui peut entraîner « par effet de cascade » d’énormes changements sur le choix de ses collègues. Selon les 3 associations, une procédure de choix virtuel pourrait entraîner des catastrophes pour les étudiants en couple dont un des membres serait amené à ne pouvoir accéder à la même ville que son conjoint, faute d’information suffisamment fine.
L’ANEMF, l’ISNAR-IMG et l’ISNIH sont opposés à la mise en place d’un amphithéâtre de garnison virtuel dès cette année. « Nous attendons des réponses réalistes aux interrogations et angoisses des étudiants lors de la présentation de ce logiciel par le CNG au cours du week-end de formation de l’ANEMF à Clermont-Ferrand du 17 au 20 mars », indiquent les trois associations.
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