Le secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur Thierry Mandon a semé une sacrée zizanie dans le microcosme de la formation en annonçant, dans une vidéo diffusée vendredi à Strasbourg au congrès de l'ISNAR-IMG, que la durée du DES de médecine générale serait maintenue à trois ans en 2017 dans le cadre de la réforme du 3e cycle.
Opposés à un allongement de leur cursus, les internes de médecine générale ont applaudi cette décision. « Il est nécessaire d’assurer une formation théorique et pratique de qualité, adaptée à la spécialité avant d’en allonger la durée », a commenté l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale.
Mais l'annonce de Thierry Mandon a eu l'effet d'une douche froide pour le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG), qui veut croire à une « déclaration improvisée sans concertation » gouvernementale, évoquant même un « cafouillage ».
« Le passage à quatre ans du DES est indispensable pour former correctement les futurs médecins généralistes et les inciter à s'installer dans les territoires », commentent les généralistes enseignants. Chargé de piloter la réforme du 3e cycle, le Pr Benoît Schlemmer, ancien doyen de Paris VII, avait officiellement pris position pour un allongement de la durée du cursus en novembre, lors du congrès du Collège national des généralistes enseignants (CNGE). « On voit mal pourquoi la médecine générale resterait à trois ans compte tenu de son champ d'action alors que les nouveaux DES de médecine d'urgence et de gériatrie seraient à quatre ans », déclarait-il alors.
Des jeunes partagés
Même chez les jeunes, le maintien à trois ans du DES fait débat. « La concertation en cours dégageait un large consensus sur l'augmentation progressive de la durée du DES à 4 ans, observe le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG). Il convient aussi de tracer un horizon pour notre spécialité complexe et exigeante [...] Une évolution progressive, par étapes, de 6 à 8 semestres, semble réaliste pour atteindre cet objectif. »
L'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) et les jeunes généralistes de REAGJIR veulent dépasser le débat sur la durée du cursus pour aborder plus en détail la question de son contenu. « La durée du DES ne doit pas occulter le chantier principal qui doit être son amélioration », clament les deux syndicats. Ils appellent à former des « médecins ancrés dans leur spécialité, [...] compétents, forts de leurs connaissances et de leur pratique ».
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