C’est désormais acté : c’est à la session de juin 2016 qu’entreront en vigueur les épreuves classantes nationales (ECN) numériques.
« Ce passage au numérique est une excellente chose », souligne le Pr Charles-Hugo Marquette, chef du service de pneumologie du CHU de Nice et enseignant à l’université de Nice Sophia Antipolis. « Les ECN au format classique ont fait leurs temps. D’abord, c’est très compliqué à organiser sur un plan logistique. Cela coûte aussi très cher, environ 4 millions d’euros. Mais le plus ennuyeux est que les ECN au format classique sont très peu discriminants et ne permettent pas de classer les étudiants selon leurs véritables mérites », estime le Pr Marquette.
Les enseignants sont évidemment impliqués de près dans la mise en œuvre de ces ECN numériques, dont les modalités sont présentées dans une circulaire ministérielle du 31 décembre 2014. « Les enseignants interviennent d’abord au niveau de l’enseignement facultaire avec la mise en ligne de référentiels de connaissances du deuxième cycle. Et il faut reconnaître que les enseignants de pneumologie sont assez en pointe et novateurs dans ce domaine. Cela fait 5 ans que nous avons mis en ligne gratuitement sur le site du collège le référentiel national pour l’enseignement de pneumologie, item par item, chacun a été écrit par une dizaine d’enseignants et est actualisé tous les 12 à 16 mois, ce qui permet d’intégrer toutes les nouveautés en matière de recommandations », indique le Pr Marquette, en précisant que ce référentiel est aussi proposé dans un ouvrage édité par S-Editions. « Et bien que le contenu soit accessible gratuitement sur internet, le livre se vend très bien », souligne-t-il. Sur le site du collège, les étudiants peuvent aussi trouver des dossiers de type e-ECN. « Cela leur permet de s’évaluer avec des dossiers qu’on a fabriqués avec les mêmes modalités que les dossiers qui seront proposés en 2016 ».
Dans chaque faculté, les enseignants font aussi passer des examens visant à préparer les étudiants à ces ECN numériques. « Dans le format papier, on était très limité dans les scénarios proposés aux étudiants. Par exemple, il n’était pas possible que la réponse à la question N figure dans l’énoncé de la question N+1. Avec le format numérique, cela sera possible, car l’étudiant ne pourra passer à la question N+1 qu’après avoir répondu à la question N et sans possibilité de retourner en arrière pour corriger ses réponses. Avec le format numérique, nous pourrons proposer des scénarios diagnostiques ou thérapeutiques bien plus riches et proches de la vraie vie, en intégrant notamment toute une iconographie, très riche dans notre spécialité », souligne le Pr Marquette.
Enfin, au sein du CNCI, six enseignants de pneumologie, dont le Pr Marquette, se réunissent tous les trois mois pour contruire les dossiers cliniques progressifs et les questions isolées qui seront proposées en juin 2016 aux étudiants. « Tout cela va être mis en place de manière progressive avec une volonté du ministère de l’enseignement supérieur de ne pas aller trop vite. Par exemple, pour les ECN de 2016, la circulaire du 31 décembre 2014 précise que n’ont pas été retenues les questions-réponses ouvertes courtes, ni les tests de concordance de scripts. On peut le regretter, en espérant que cela sera introduit dans les ECN suivantes », souligne le Pr Marquette.
Pr Charles-Hugo Marquette, chef du service de pneumologie du CHU de Nice et membre des groupes d’experts référents pour la rédaction et l’expertise des dossiers auprès du conseil scientifique du concours d’internat de médecine (CNCI)
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