Pour apporter une aide pédagogique aux étudiants de P1 et contrer les prépas privées, les 38 facultés de médecine de France ont mis en place un tutorat en partenariat avec les corporations de carabins. Cet accompagnement rencontre un succès croissant.
Depuis 1998, toutes les UFR ont l’obligation de proposer un soutien aux étudiants en première année de médecine, pharmacie, odontologie et maïeutique par des 2e ou 3e année et supervisé par des professeurs.
Le tutorat offre un accompagnement pédagogique, méthodologique et psychologique aux inscrits en PACES qui découvrent un rythme et une charge de travail qui n’ont rien à voir avec ce qu’ils ont connu au lycée. Plusieurs services leur sont proposés : stages de prérentrée, séances de QCM, concours blancs qui permettent de classer les candidats par rapport au reste de leur promotion. « Une grande majorité des étudiants de PACES participent à ces épreuves qui permettent d’obtenir un classement significatif », explique Mathieu Levaillant, président de l’ANEMF.
Mais le tutorat reste mal identifié et souffre de la concurrence directe des prépas privées, alors que l’aide qu’il apporte est d’« une qualité au moins équivalente et pour un coût infiniment moindre », assure Mathieu Levaillant. Les carabins n’ont en général que quelques dizaines d’euros par an à régler pour l’impression des polycopiés. Très souvent, le tuteur peut même parrainer les étudiants qu’il encadre et leur prêter des cours.
Site Internet national
Pour renforcer la visibilité du tutorat, « notamment face aux organismes privés de préparation au concours qui mettent plus de moyens dans la communication », les étudiants en médecine (ANEMF) et en pharmacie (ANEPF) ont lancé conjointement un site Internet (www.tutoratpaces.fr) qui présente les spécificités de la première année et du tutorat dans chaque faculté.
« À quelques exceptions près, toutes les facs participent activement au tutorat en mettant à disposition des annales du concours ou des locaux pour les stages de prérentrée, explique Thomas Degez, chargé de mission à l’ANEMF. Certains professeurs acceptent même d’assurer le tutorat ou de corriger des QCM ».
Des facultés ont frappé fort. À Bordeaux, où sévissent pourtant 8 prépas, le tutorat est considéré comme l’un des plus actifs de France. Les étudiants ne peuvent pas intégrer le tutorat s’ils sont inscrits dans une prépa... Leur choix est vite fait. Quelque 2 150 étudiants de PACES sur 3 155 sont inscrits au tutorat.
À Caen, ce mode d’accompagnement a également la cote, et pour cause. « Tous les étudiants inscrits en PACES sont automatiquement inscrits au tutorat, explique Matthieu Thomazo, qui en a été responsable. Les étudiants règlent 70 euros par an pour les polycopiés. » Toutes les semaines, une grille de questions est proposée avec un classement anonymisé sur un site spécifique. Deux jours par semestre sont réservés à un concours blanc. Le tutorat a même organisé un stage de prérentrée en août qui a réuni 700 personnes sur les 1 200 inscrits en première année. « Ceux qui passent la P1 sont ceux qui ont été assidus au tutorat », affirme Matthieu Thomazo.
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